Le 24 février, ont été jugés au tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, huit manifestants à la suite d'incidents devant le local de l'UMP de cette même ville.
Un inculpé s'est vu infliger 105 heures de Travail d'Intérêt Général. Six autres manifestants ont été condamnés à des peines de prison allant de 3 à 8 mois avec sursis. Le huitième a pour sa part été condamné à un an de prison ferme.
Ce procès a duré 10 heures. Et pourtant, tout semblait joué d'avance : malgré l'excellente plaidoierie des quatre avocats de la défense, la juge a retenu les réquisitions extrêmement sévères de la procureur.
ATTAC 08 constate que la juge a refusé de reconnaître la nullité des preuves apportées par l'accusation, à savoir une vidéo surveillance illégale.
ATTAC 08 dénonce le fait que dorénavant la Justice cautionne que les services de police puissent, sans aucune autorisation, filmer des citoyens à leur insu.
ATTAC 08 s'indigne que la juge n'ait pas pris en compte une accumulation de faits avérés. Pourtant ils illustrent bien l'ampleur de la provocation à laquelle l'ensemble des manifestants a été soumis et notamment :
- la décoration des vitrines de l'UMP avec des affiches provocatrices pour le passage des manifestants au lieu de baisser le rideau, comme l'aurait fait tout commerçant un peu inquiet,
- le placement de caméras en face du local, preuve que les autorités s'attendaient bien à quelque chose ce jour-là,
- le placement préventif d'un cordon de gendarmes pour protéger ce local,
- le déclenchement de gaz lacrymogènes alors qu'aucun incident notoire ne s'était encore déroulé, ce qui ne pouvait que faire monter le tension. La Justice accepterait-elle de banaliser le gazage de citoyens sans que des raisons gravissimes puissent le justifier, comme ce fut le cas récemment à Anduze par exemple ?
Ce procès reflète le climat de la France actuelle où l'on veut à toute fin faire taire les citoyens qui s'opposent à des réformes successives au service des plus riches et au détriment des plus faibles. Attac 08 estime que cette situation est très grave : nos libertés et notre démocratie sont en jeu.
D'ores et déjà, nous lançons un nouvel appel à la solidarité et au soutien de ces huit manifestants et nous espérons un procès en appel digne et équitable.