Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

degradation des océans

  • Dégradation des océans : une histoire de fous

     Communiqué de la LPO le 15.12.2020

    La population globale des oiseaux de mer a diminué de moitié au cours des cinq dernières décennies. Le déclin du Fou de Bassan, pourtant parmi les plus résilients, indique que le niveau de perturbation des écosystèmes marins atteint un seuil critique. Ce signal d’alarme inquiétant doit conduire à la transformation urgente des politiques maritimes, en particulier sur la pêche.

    Fin novembre 2020, une équipe internationale de chercheurs a publié une étude scientifique sur la survie interannuelle des fous de Bassan qui se reproduisent sur l'île Rouzic, au sein de la réserve naturelle nationale des Sept-Iles (Côtes d’Armor) gérée par la LPO. La population de cette colonie était en croissance constante depuis son installation en 1939. Elle a décliné depuis 2010 et stagne actuellement autour de 21000 couples. 

    Entre deux séjours bretons, les fous de Rouzic passent la période inter-nuptiale (novembre à janvier) au large de l'Europe occidentale, de l'Afrique de l'Ouest, ainsi qu’en Méditerranée. Grâce à un suivi d’individus équipés de géolocateurs, les chercheurs ont constaté une chute brutale des taux de retour migratoire de ces oiseaux, de 100 % en 2006-2007 à moins de 30 % après 2015. En parallèle, la production moyenne de jeunes fous dans la colonie de Rouzic, qui était de 80% dans les années 90 (1991-97), s’est effondrée à 40% entre 2012 et 2019, avant de remonter à 63% en 2020. 

    Ces chiffres illustrent une baisse marquée des probabilités de survie des individus adultes qui suggère une compétition alimentaire avec la pêche industrielle autour du maquereau, proie favorite du Fou de Bassan. Elle coïncide en effet avec la chute du stock de ce poisson dans l’Atlantique Nord-Est en deçà de ses limites biologiques, dans un contexte où les quantités capturées par les pêcheurs restent bien supérieures à ce que préconisent les experts du CIEM (Conseil International pour l'Exploration de la Mer) pour garantir une pratique durable. La certification MSC (Marine Stewardship Council) de toutes les pêcheries au maquereau en Atlantique Nord-Est a d’ailleurs été suspendue le 2 mars 2019.

    Lire la suite