Communiqué de la Confédération Paysanne le 22.09.2023
Les vendanges se terminent dans la majorité des vignobles français, et avec elles, une fois encore, leurs lots de faits tragiques, de conditions de logement et de traitement inhumaines, de témoignages révoltants.
Des personnes sont mortes dans les vignes ou au retour à leur hébergement. Évoquer un "manque de suivi des conseils" en cas de forte chaleur ne saurait dédouaner les employeurs de saisonniers de leur propre responsabilité. Un hébergement collectif insalubre pour des dizaines de vendangeurs sans contrat a été fermé par arrêté préfectoral dans la Marne. Ailleurs, une équipe de travailleur·euses payé·es à la tâche s'insurge contre leur mise à pied pour avoir contesté leurs conditions de travail et de rémunération.
Ces faits rappellent à quel point les ouvrier·ères agricoles saisonnier·ières restent vulnérables et trop souvent sujets d'exploitation au travail. C'est d'autant plus vrai quand il s'agit de personnes étrangères et employées par des sociétés de prestation de service internationale.
Rien ne justifie que la vie de ces personnes soit mise en danger, ni que leurs droits fondamentaux soient ainsi piétinés. Nous rappelons que le respect des travailleur·euses de la terre, quel que soit leur statut et leur origine, est supérieur à toutes considérations économiques !
Il est de la responsabilité de l'État de s'emparer réellement des problèmes liés au travail saisonnier. La Confédération paysanne exige qu'un plan de vigilance et d'amélioration des conditions de travail et de rémunération soit mis en place, notamment en renforçant et en garantissant :
- l'inscription dans le code du travail d'une définition spécifique du travail saisonnier en agriculture,
- des conditions de logement dignes (sécurité, intimité, accès à l'eau et à l'électricité, douches...),
- des conditions de travail humaines particulièrement en épisode de canicule : arrêt du travail aux heures les plus chaudes, accès à l'eau et à l'ombre,
- des conditions de rémunération améliorée :répercussion du coût de la vie et des transports et réexamen sérieux de la rémunération à la tâche,
- le contrôle des sociétés de prestation de service internationale.
Alors que la conditionnalité sociale des aides a été introduite cette année dans le règlement de la PAC*, nous demandons que tout soutien et toute reconnaissance (signe de qualité...) soient également conditionnés au respect des droits des personnes et du travail.
Campements sauvages type “bidonvilles” où logent des vendangeurs bien souvent originaires des pays de l’est sur le secteur de la commune de Grauves dans le département de la Marne