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Nous, étudiants, voulons que le climat soit vraiment enseigné à l’école

À l’attention du ministre de l’Éducation

Monsieur le Ministre,

Aujourd’hui, 20 décembre 2018, nous, jeunes, étudiants et étudiantes, souhaitons appuyer la tribune parue dans Médiapart le 15 décembre « Assurons à nos lycéens une solide éducation scientifique au climat et à la biodiversité ! » cosignée par Valérie Masson Delmotte, paléoclimatologue, Gilles Boeuf, biologiste, président du conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité.

En effet, nous, jeunes, étudiants et étudiantes, déplorons la grave insuffisance de contenu dans ces programmes sur les changements climatiques et sur l’effondrement de la biodiversité.

Nous, jeunes, étudiants et étudiantes, avons ressenti à de multiples reprises l’absurdité de notre ignorance face à la gravité des enjeux.

Nous, jeunes, étudiants et étudiantes, demandons à ce que les mécanismes et les conséquences des changements climatiques, ainsi que les solutions possibles pour les atténuer ou s’y adapter, soient plus largement intégrés au sein des programmes de seconde et de première concernés par cette réforme, et à une plus large échelle au sein du système éducatif français.

Les effets du dérèglement climatique vont, dans les prochaines décennies, transformer en profondeur nos sociétés. Il est vital que ceux qui subiront de plein fouet ces effets possèdent une éducation de qualité sur ces sujets et des outils pour y faire face. En tant que citoyens et citoyennes, nous sommes et serons des acteurs de l’atténuation mais aussi de l’adaptation de nos sociétés à ces effets. Il serait irresponsable de ne pas changer en profondeur les programmes scolaires pour qu’ils s’inscrivent dans le contexte de notre monde en transition.

Un·e lycéen·ne doit avoir conscience de l’urgence de réduire nos émissions mondiales et particulièrement dans les pays développés. Un·e lycéen·ne doit être capable d’identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, et les leviers d’action individuels et collectifs pour les endiguer. Un·e lycéen·ne doit avoir conscience des impacts directs et indirects des changements climatiques, notamment de la montée du niveau des océans. Un·e lycéen·ne doit connaître les enjeux de la transition énergétique. Un·e lycéen·ne doit être en mesure de dresser des ponts entre les échelles locale et globale. Somme toute, un·e lycéen·ne doit pouvoir réaliser l’ampleur de l’enjeu climatique et son aspect systémique, afin d’être en capacité de se mobiliser pour y faire face.

Un monde en transition se construit par des citoyens et citoyennes éclairé·e·s responsabilisé·e·s et autonomes dans leurs réflexions. À l’heure des réseaux sociaux et de leur flux continuel d’informations souvent contradictoires et imprécises, il est essentiel que nous possédions des connaissances solides sur ces sujets dès le plus jeune âge. À l’heure où les populations les plus vulnérables souffrent déjà cruellement des dérèglements climatiques, il est inadmissible que notre accès à une information de qualité soit limité à une acquisition via nos engagements personnels ou, au mieux, par le choix d’un cursus spécialisé.

En tant qu’hôte de la 21e Conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques en 2015 qui a donné lieu à l’Accord de Paris, la France se doit d’être exemplaire en matière d’engagements environnementaux et climatiques. Faut-il rappeler qu’en ratifiant l’Accord de Paris, la France s’est engagée, dans l’article 12, à prendre « des mesures pour améliorer l’éducation, la formation, la sensibilisation, la participation du public et l’accès de la population à l’information dans le domaine des changements climatiques » ?

C’est dans cette perspective que nous demandons à ce que les mécanismes et les conséquences des changements climatiques, et de la perte de la biodiversité ainsi que l’éducation au développement durable soient intégrés au sein des programmes de seconde et de première concernés par cette réforme.

Nous demandons à ce que ces thématiques soient incluses dans le tronc commun au même titre que les enseignements fondamentaux ; la connaissance de ces enjeux n’est pas une option et doit être transmise à chaque élève du nouveau lycée.

Nous demandons que ces enjeux soient représentés dans les programmes de manière suffisamment ambitieuse et concrète, par le biais d’une approche systémique et pluridisciplinaire, à la fois théorique et pratique.

En clair, nous, jeunes, étudiants et étudiantes, « génération future » à point nommée, exigeons d’être outillé·e·s à la juste mesure du plus grand enjeu de notre siècle.

 

Voir la liste des premiers signataires par ce lien

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Commentaires

  • Aujourd'hui, 22 décembre 2018, moi, Sophie, enseignante du 1er degré dans l'Ecole de la République, appuie l'appui des étudiantes et des étudiants à la tribune parue dans Médiapart le 15 décembre 2018 et appelle tous les enseignantes et tous les enseignants du 1er degré, maîtresses et maîtres à intégrer l'urgence climatique dans leur pratique de classe. En effet, on ne peut pas appeler à nettoyer la nature en s'aidant d'un partenaire comme E. Leclerc, on ne peut pas jardiner à l'école avec le GNIS qui attaque Kokopelli en justice , on ne peut pas cuisiner à l'école avec Nestlé qui tue en Afrique, on ne peut pas faire entrer un banquier à l'école pour qu'il apprenne aux enfants à gérer un budget, on ne peut pas faire visiter une ferme et ressortir de cette ferme avec des petits sacs du Crédit Agricole (une des banques les plus sales de France), on ne peut pas faire visiter le village des loutres à Chooz pour montrer EDF et son nucléaire comme un ami qui protège la nature, etc., etc. On ne peut pas, on ne peut pas... Et pourtant on le fait tout le temps, tous les jours, dans notre département. Et l'Ecole de la République ouvre grand ses portes à tous ces prédateurs cités plus haut et à bien d'autres encore. Ses enseignants serviteurs deviendraient-ils aveugles? ou complices? ou indifférents? ou inconscients? ou...

  • Merci, Sophie et merci aussi à toutes celles et à tous ceux qui soutiennent "l'affaire du siècle" Signez la pétition "l'affaire du siècle"!

  • les marches et les pétitions ne suffiront pas, Macron et les multinationales s’en foutent , nous devrons bloquer et désobéir ,soyez jours et nuits debout..

  • À désespérer!
    Si la force, la violence sont les seuls leviers dans une démocratie pour se faire entendre, c'est une véritable catastrophe. N'oublions pas que ces leviers peuvent-être utilisés pour les pires choses. Il sera alors trop tard pour s'en plaindre. Créons des milices, debout jours et nuits, semons la peur et tout ira bien! Pour ma part, je crois encore en la force du vote, du débat, du militantisme pacifique et déterminé. Je suis encore partisan de la démocratie républicaine. Mais peut-être que bientôt, des mesures d'intimidation, des menaces m'obligeront à changer d'avis ou à me taire?

  • partisan de la démocratie républicaine . Ah vous voulez parler de M Benalla superieur hiérarchique de Mr Macron ? aller Michel mai ton gilet

  • Olivier, il y a bien longtemps que j'ai mis un gilet!
    Cette histoire Benalla me scandalise d'autant plus que Macron avait annoncé des politiciens irréprochables, vertueux.
    Mais je me méfie aussi de toutes les rumeurs. Alors je suis attentif aux suites qui seront données et en particulier aux prolongements judiciaires. Dans l'instant, cette affaire trouble, me heurte et ne me réconcilie pas avec la politique.

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