Les aides au maintien de l’agriculture biologique de l’année 2014 seront intégralement versées aux producteurs cet été.
C’est ce qu’a fait savoir le ministre de l’Agriculture après avoir annoncé le 7 marsune coupe budgétaire de 25%, provoquant une large mobilisation des agriculteurs et des citoyens. FNE, qui s’est largement mobilisée aux côtés des producteurs bio, salue la réaction du ministre mais demande des garanties sur le long terme pour atteindre l’objectif gouvernemental de doubler les surfaces en bio d’ici 2017.
L’agriculture biologique, un modèle d’agroécologie à encourager
L’agriculture biologique, dont les bénéfices pour la santé, l’environnement, la société ne sont plus à démontrer, doit être soutenue par les pouvoirs publics. La France qui, avec seulement 4% de sa surface agricole en bio, a accumulé un retard considérable par rapport aux autres pays européens, s’est fixée pour objectif de doubler ses surfaces en bio d'ici 2017. Stéphane Le Foll s’est aussi engagé à réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2025(plan Ecophyto) et à"faire de la France un leader de l'agroécologie". Comment atteindre ces objectifs sans développer l’agriculture biologique qui, en se passant de pesticides de synthèse, est un modèle d’agriculture respectueuse de l’environnement ?
Un soutien bancal de la part du gouvernement
Loin d’accorder à l’agriculture biologique un soutien sans faille, le gouvernement n’a pas prévu les enveloppes suffisantes pour aider les producteurs qui s’engagent dans cette voie. D’où l’annonce, dans un arrêté publié le 7 mars, d’une baisse de 25% des aides au maintien pourtant dues aux agriculteurs bio au titre de l’année 2014. Une annonce qui a provoqué une large mobilisation initiée par la fédération nationale de l’agriculture biologique et soutenue par le mouvement FNE[1], aboutissant à l’annonce, par le ministre de l’Agriculture, du maintien de l’aide à l’agriculture biologique au niveau initial, avec un versement pour cet été.
Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge des questions agricoles salue cette décision : « Le ministre a entendu l’appel des agriculteurs et des citoyens. Ce geste est important mais ces annonces contradictoires et ces retards de paiements créent un climat d’insécurité pour les producteurs biologiques et de la confusion pour les citoyens et contribuables. Il faut un signal politique fort et fiable pour développer l’agriculture biologique en France. »
Des garanties sur le long terme
Le financement des conversions et du maintien de l’agriculture biologique pour la période 2015-2020 se fera au travers de la politique agricole commune (PAC), en particulier des programmes de développement rural, pour la première fois régionalisés (PDRR). Dans ce cadre, de nombreuses incertitudes persistent sur les montants qui seront accordés à l’agriculture biologique par les Conseils régionaux.
Jean-Claude Bévillard conclut : « Nous appelons le ministre de l’Agriculture à agir en cohérence avec son projet agroécologique. Stéphane Le Foll doit prendre toutes les mesures qui s’imposent pour doubler les surfaces en bio et encourager toutes les initiatives en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. »