La manifestation en faveur de l'hôpital de Rethel a suscité des comptes-rendus presque contradictoires dans les médias locaux.
FR3 a envoyé une équipe sur place, et y consacre un reportage dans le journal régional le midi et le soir.
Les faits sont rapportés de manière assez neutre, donnant la parole à des manifestants, des élus et des habitants.(video)
Le quotidien local a choisi un angle beaucoup plus polémique, en insistant sur les désaccords entre manifestants syndicaux et élus. Il en fait même son gros titre dans les affiches publicitaires apposées devant les points de vente. "Une manif qui vire au grand n'importe quoi" écrit notre (pas n'importe qui) confrère.
La polémique est souvent utilisée par "L'Union", c'est devenu une de ses marques de fabrique, et doit servir à attirer l'attention du lecteur. Mais la forme ne devrait pas brouiller le fond du message.
Car en guise de compte-rendu factuel, "L'Union" prend position et met en avant un jugement, sans qu'il 
soit possible de différencier ce qui relève de faits constatés et ce qui relève de commentaires. Dès le premier paragraphe (voir l'article), il met sur le même plan la déception du faible nombre et celle de la division parmi les manifestants.
Par la suite, l'article insiste sur le sentiment d'improvisation, sans jamais chercher à comprendre le pourquoi de ce constat.
Plus loin, il reparle du conflit UMP-CGT en le qualifiant de "guéguerre", et rapporte les événements liés à l'inspection vétérinaire sous une forme qui s'approche d'un vaudeville.
L'article se conclut sur un acte IV : le mot de la fin revient à une victime d'accident qui témoigne de son passage à l'hôpital. Le journaliste semble vouloir montrer la différence entre le sérieux des enjeux et la façon dont les différents acteurs de cette journée se sont comportés.
Il a vu dans ce qui s'est passé une "recherche de poux", qui ne devrait pas voir le jour entre personnes qui ont le même objectif.
C'est là qu'à notre avis le journal local se trompe. Le "pataquès" n'est que la traduction à ce moment là de deux visions totalement opposées. Les "défenseurs" de l'hôpital ne peuvent être mis tous sur le même plan.
D'ailleurs si les employés, les habitants, les élus locaux et nationaux de tous les bords avaient une vision identique du devenir de l'établissement local, qui serait à l'origine des menaces qui pèsent sur l'hôpital ? Il faut se souvenir que la maternité a été fermée avec l'aval de la direction et de beaucoup d'élus. Et que les élus nationaux présents ont voté la loi Bachelot, à l'origine de bien des difficulés rencontrées par le GHSA.
L'avenir de l'hôpital de Rethel mérite mieux qu'un "conflit stérile", on peut le concevoir en théorie. Mais en pratique, des choix différents ont été faits par ceux qui étaient présents à la manifestation. Ces choix ont eu et ont encore des conséquences concrêtes sur les décisions prises.
Il aurait été malhonête de "faire comme si" pour cette journée, et de laisser les incendiaires défiler impunément avec ceux qui cherche à contenir le feu.
En complément, voici l'avis d'un manifestant présent à la manifestation, avis qui a déjà été mis en ligne en commentaire d'une note de ce blog:
Nous n'avons pas marché derrière les élus de Droite!
Est-ce par sectarisme? Sûrement pas! Il est impensable que des élus de l'UMP qui ont tous voté les lois qui ont mis à mal les hôpitaux, se positionnent en tête de défilé avec leurs écharpes pour bien montrer qu'ils défendent l'hôpital de proximité! Cette hypocrisie, cette supercherie, peut-on la cautionner en défilant derrière ces chefs de file?Les élus de gauche défileront s'ils ne s'en méfient pas, toujours plus aux côtés ou derrière des élus de Droite. Ces derniers disent(Mme Poletti interpelée l'a dit en clair: La gauche ou la Droite c'est pareil quand on défend l'hôpital!!) aux citoyens"Voyez, La gauche est au pouvoir et nous sommes à vos côtés pour sauver l'hôpital! Il ne faut plus accepter ce genre de manoeuvre. En tout cas, Claudette et moi, nous avons refusé cette combine!Nous avons manifesté, avec un groupe de dissidents,à part mais jusqu'au bout de la matinée en criant"La loi Bachelot a tué les hôpitaux et Poletti, aussi!" Que les amateurs de consensus mou ne changent rien.On verra les résultats rapidement!
Écrit par : Coistia Michel | 12/10/2012
Commentaires
Je suis d'accord avec vous .Les élus, qui prennent des décisions sur notre environnement et quotidien, doivent assumer leurs responsabilités devant les citoyens ,et non les manipuler .
Pour des raisons de santé il m'était impossible de me rendre à la manifestation à Rethel mais tout compte fait c'était mieux ainsi car moi aussi je n'avais pas l'intention de défiler derrière les élus de droite qui sont les fossoyeurs de nos hôpitaux de proximité et du service public de santé français
Pour Vouziers et Rethel inutile pour eux de faire semblant le mal est fait et ils en sont directement responsables , ils ont voté l'ensemble des textes qui amène à cette grave situation
Mais il y a d'autres questions:
Pourquoi les élus de gauche semblent accepter de se retrouver en tête de ce cortège au même titre que les fossoyeurs de nos hôpitaux?
Autre question ce gouvernement de gauche il attend quoi pour s'attaquer à la loi Bachelot? à moins qu'elle lui convienne mais il faut le dire ce serait plus sain à mon avis.
Le paiement à l'activité qui plombe les hôpitaux va t-il continuer ?
Une réforme de fond est-elle prévue et laquelle ?
Il faudrait des réponses rapides car le temps presse et le risque aussi mais je pense que le message est passé , c'est que l'ensemble des élus de gauche comme de droite se retrouvent a partager la même responsabilité par rapport à la disparition d'un service de santé de proximité digne de ce nom pour le Sud Ardennes.
Nous avons refusé le mensonge, l'hypocrisie!
Nous avons claudette et moi refusé de défiler derrière les élus de l'UMP, tous en première ligne. Vous pensez, la Gauche est au pouvoir. Vous voyez le résultat , nous défendons l'hôpital, nous , et en première ligne. Mais qui donc a voté la loi Bachelot qui a mis à mal l'hôpital, Qui? Qui a décidé la fermeture de la maternité? QUI? Qui a conduit le GHSA dans la situation où il se trouve? Mais qui? Claudette a interpellé B. Poletti qui lui a répondu avec un aplomb extraordinaire"Pourl'hôpital, La Gauche et la Droite c'est pareil!" Eh oui!c'est cela qui est inquiétant les élus de Gauche, fort rares d'ailleurs, sont aux côtés des élus de Droite, mais à qui s'adressent-ils? A qui veulent-ils faire passer un message? Qui veulent-ils convaincre. La Gauche comme la Droite n'auraient donc que la manif populaire pour agir! Et en première ligne. Quand mesureront-ils l'effet désastreux des décisions qu'ils ont prises depuis 15 ans. Quand viendront-ils expliquer pourquoi ils les ont prises, s'ils considérent s'être trompés?Les politiques accusent le patron de Peugeot pour sa gestion calamiteuse? Mais quand les élus décident de l'avenir d'un service public et qu'ils échouent puisque le service est fragilisé et parfois condamné, devant qui doivent-ils s'expliquer.Tous les personnels n'ont pas été dupes, un groupe de dissidents à refuser de s'associer à la manoeuvre de la Droite en défilant derrière ceux là même qui sont responsables de la crise du système de santé. Demain, les élus UMP viendront défiler pour la défense de l'Ecole! Et la Gauche, leur dira, venez en tête du défilé, venez avec nous; car ensemble nous serons plus forts.Autant la cohésion nationale est souhaitable, autant la confusion nationale est préjudiciable.Les choix de la Droite quand elle était aux affaires sont ces choix, je les conteste mais c'était ses choix. Ce qui est scandaleux c'est de tenter aujourd'hui de les effacer, de les faire oublier.La Droite, au côté des travailleurs, sur tous les fronts...y compris le front national! Mais bon sang, ne laissons pas cette duperie s'installer.
Bravo Michel !
Que les élus de gauche en prennent de la graine et prennent leur distance avec MR C3