On peut manifester à propos de tout, mais pas avec n'importe qui. (12/10/2012)

La manifestation en faveur de l'hôpital de Rethel a suscité des comptes-rendus presque contradictoires dans les médias locaux.

FR3  a envoyé une équipe sur place, et y consacre un reportage dans le journal régional le midi et le soir.

Les faits sont rapportés de manière assez neutre, donnant la parole à des manifestants, des élus et des habitants.(video)

Le quotidien local a choisi un angle beaucoup plus polémique, en insistant sur les désaccords entre manifestants syndicaux et élus. Il en fait même son gros titre dans les affiches publicitaires apposées devant les points de vente. "Une manif qui vire au grand n'importe quoi" écrit notre (pas n'importe qui) confrère.

La polémique est souvent utilisée par "L'Union", c'est devenu une de ses marques de fabrique, et doit servir à attirer l'attention du lecteur. Mais la forme ne devrait pas brouiller le fond du message.

Car en guise de compte-rendu factuel, "L'Union" prend position et met en avant un jugement, sans qu'il GHSA Rethel 11.10.12012.JPGsoit possible de différencier ce qui relève de faits constatés et ce qui relève de commentaires. Dès le premier paragraphe (voir l'article), il  met sur le même plan la déception du faible nombre et celle de la division parmi les manifestants.

Par la suite, l'article insiste sur le sentiment d'improvisation, sans jamais chercher à comprendre le pourquoi de ce constat.

Plus loin, il reparle du conflit UMP-CGT en le qualifiant de "guéguerre", et rapporte les événements liés à l'inspection vétérinaire sous une forme qui s'approche d'un vaudeville.

L'article se conclut sur un acte IV : le mot de la fin  revient à une victime d'accident qui témoigne de son passage à l'hôpital. Le journaliste semble vouloir montrer la différence entre le sérieux des enjeux et la façon dont les différents acteurs de cette journée se sont comportés.

Il a vu dans ce qui s'est passé une "recherche de poux", qui ne devrait pas voir le jour entre personnes qui ont le même objectif.

C'est là qu'à notre avis le journal local se trompe. Le "pataquès" n'est que la traduction à ce moment là de deux visions totalement opposées. Les "défenseurs" de l'hôpital ne peuvent être mis tous sur le même plan.

GHSA Rethel 11.10.12 4.JPGD'ailleurs si les employés, les habitants, les élus locaux et nationaux de tous les bords  avaient une vision identique du devenir de l'établissement local, qui serait à l'origine des menaces qui pèsent sur l'hôpital ? Il faut se souvenir que la maternité a été fermée avec l'aval de la direction et de beaucoup d'élus. Et que les élus nationaux présents ont voté la loi Bachelot, à l'origine de bien des difficulés rencontrées par le GHSA.

L'avenir de l'hôpital de Rethel mérite mieux qu'un "conflit stérile", on peut le concevoir en théorie. Mais en pratique, des choix différents ont été faits par ceux qui étaient présents à la manifestation. Ces choix ont eu et ont encore des conséquences concrêtes sur les décisions prises.

Il aurait été malhonête de "faire comme si" pour cette journée, et de laisser les incendiaires défiler impunément avec ceux qui cherche à contenir le feu.

 

En complément, voici l'avis d'un manifestant présent à la manifestation, avis qui a déjà été mis en ligne en commentaire d'une note de ce blog:

Nous n'avons pas marché derrière les élus de Droite!

Est-ce par sectarisme? Sûrement pas! Il est impensable que des élus de l'UMP qui ont tous voté les lois qui ont mis à mal les hôpitaux, se positionnent en tête de défilé avec leurs écharpes pour bien montrer qu'ils défendent l'hôpital de proximité! Cette hypocrisie, cette supercherie, peut-on la cautionner en défilant derrière ces chefs de file?Les élus de gauche défileront s'ils ne s'en méfient pas, toujours plus aux côtés ou derrière des élus de Droite. Ces derniers disent(Mme Poletti interpelée l'a dit en clair: La gauche ou la Droite c'est pareil quand on défend l'hôpital!!) aux citoyens"Voyez, La gauche est au pouvoir et nous sommes à vos côtés pour sauver l'hôpital! Il ne faut plus accepter ce genre de manoeuvre. En tout cas, Claudette et moi, nous avons refusé cette combine!Nous avons manifesté, avec un groupe de dissidents,à part mais jusqu'au bout de la matinée en criant"La loi Bachelot a tué les hôpitaux et Poletti, aussi!" Que les amateurs de consensus mou ne changent rien.On verra les résultats rapidement!

Écrit par : Coistia Michel | 12/10/2012

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