Communiqué du WWF
Le 15 décembre dernier, le WWF-France lançait avec ses partenaires la deuxième édition de la campagne «Oui au Bio dans ma Cantine !» visant à sensibiliser citoyens et élus sur la nécessité de favoriser les denrées issues de l’agriculture biologique et d’assurer ainsi le capital santé des plus jeunes en leur offrant une alimentation saine.
Le constat en effet est médiocre : à ce jour, la France est le plus gros utilisateur européen de pesticides et se classe même en 2ème position mondiale après les Etats-Unis. Elle occupe seulement le 22ème rang en Europe pour sa part de surface en bio, avec 2,46% de sa SAU (Surface Agricole Utile). A titre de comparaison, l’Autriche est à 17,4%, l’Italie à 7,9% et l’Allemagne à 5,9%.
Malgrè cela, le gouvernement a adopté dans le cadre de la loi de finances pour 2011, une réduction drastique du crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique. Cette mesure est en totale contradiction avec les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement qui prévoient d’atteindre 6% de la SAU française en bio en 2012 et 20% en 2020.
Le WWF déplore la réduction de ce crédit qui passe de 3500 euros sur 3 ans à 2000 euros sur 2 ans. Les fermes de petite taille, sur des productions telles que l’apiculture et le maraîchage notamment, seront les plus impactées par la mesure.
Les économies qui seront réalisées à cette occasion, quelques millions d’euros gagnés, apparaissent dérisoires face aux enjeux pour l’environnement et la santé liés aux modes de production de notre alimentation.
Plutôt que d’augmenter la capacité d’appui et de conseil aux producteurs dans leur démarche de passage au bio, le gouvernement préfère accorder un soutien à hauteur de 196 millions d’euros à la filière agro-carburants ne visant qu’à l’écoulement des stocks de grands acteurs de l’agriculture intensive.
Avec la réduction du crédit d’impôt sur les panneaux photovoltaïques qui met à mal la filière, cette mesure confirme ce fait navrant : la régression en matière de politique environnementale est devenue un réflexe gouvernemental.
La politique fiscale décidée à l’orée 2011 s’avère négative pour l’environnement. Le soutien apporté aux solutions d’avenir pour une société durable doit être une priorité gouvernementale.
Commentaires
la parole donnée
Comment s'étonner que le peuple ne fasse plus confiance aux politiques?Ce qui hier était annoncé comme un choix porteur d'avenir, comme un encouragement à produire et donc à consommer autrement, est remis tout simplement en cause, sans raison valable. C'est bien la crise financière qui l'emporte. C'est elle la crise et les banques qui s'en nourrissent qui ont le dernier mot. On ne remet pas en cause le système bancaire et les règles du marché malgré les discours qui affirment qu'on va le faire demain ou après-demain. Les paradis fiscaux se portent à merveille. Mais par contre l'avantage fiscal accordé aux jeunes ménages devient intolérable, l'aide à l'agriculture bio insupportable, le système de santé trop couteux tout comme l'éducation nationale.....Les conséquences de la crise conduisent à appauvrir les pauvres et à enrichir les riches. Et on voudrait que ça dure!