Il existe des personnes qui veulent reconnaître le côté positif de la colonisation menée par la France dans les siècles passés.
Ce qui est essentiel, c'est de regarder le processus dans sa globalité pour en comprendre le fonctionnement. La colonisation, c'est s'approprier le territoire d'un autre au nom d'un soi-disant développement supérieur.
En partant sur de tels principes, on peut être certain qu'à plus ou moins long terme des conflits surgiront et l'Histoire montre qu'aucun pays colonisateur n'en sort vainqueur.
Comment peut-on administrer un pays avec d'un côté des indigènes privés de droits et de l'autre des citoyens d'un pays dont la devise comporte "égalité"?
50 ans après l'indépendance de ses principales colonies, la France n'en a pas fini avec ses indigènes. Malgré le film du même nom et les promesses du Président de la République, la question de l'égalité des pensions militaires n'est toujours pas réglée.
Interrogé sur ce point, le Conseil Constitutionnel vient de censurer les lois qui instaurent cette discrimination. Mais combien d'anciens combattants seront encore vivants le jour les textes qui mettront à égalité les Indigènes et les Français seront promulgués?
Voici un extrait d'un article du "Monde Diplomatique" qui revient sur le sujet :
Le dossier est sensible sur le plan politique (la justice, la mémoire, le prix du sang) et douloureux sur le plan humain (les bénéficiaires s’éteignent les uns après les autres). Et il n’est pas nouveau : les pensions et indemnités d’invalidité des anciens combattants originaires des colonies (les « indigènes ») avaient été revalorisées une première fois en 1981, au début du premier septennat de François Mitterrand, une deuxième fois sous les gouvernements Jospin et Raffarin, puis officiellement « décristallisées » sous la présidence de jacques Chirac – mais chaque fois en maintenant une inégalité entre ressortissants des ex-colonies et Français .
C’est cette inégalité dans le traitement des pensions de ressortissants étrangers civils ou militaires – inscrite dans les lois de finances d’août 1981, puis de 2002 et 2006 – qui a été déclarée non constitutionnelle par le Conseil. Cinquante ans : c’est le temps qu’il aura fallu pour décider que ces anciens fonctionnaires civils ou militaires ne pourront plus être traités différemment en fonction de leur seule nationalité. D’ici le Ier janvier 2011, le gouvernement devra faire adopter de nouveaux textes et fixer des barèmes égalitaires, en appliquant en principe une rétroactivité sur quatre ans : ce délai avant l’abrogation des lois actuelles lui a été accordé afin d’éviter que la censure des textes en vigueur ne renvoie les pensionnés du Maghreb, d’Afrique noire, du Pacifique à un texte précédent, encore plus inégalitaire…