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Nucléaire : tout le monde peut se tromper

Dans le domaine nucléaire, comme partout, l'erreur est humaine . L'homme qui mène une activité peut se tromper, manquer de vigilance ou de rigueur. Si l'on voulait appliquer strictement le principe de précaution, il faudrait probablement stopper toutes les activités humaines !

Le nucléaire est une activité à risque, tous les contrôles et toutes les précautions n'y peuvent rien . On peut être certain qu'en multipliant les installations, on multiplie aussi les risques . Un accident majeur, par accumulation de fautes ou d'événements imprévus, ne peut être exclu .

On en a déjà connu plusieurs, alors que l'exploitation du nucléaire civil est très récente à l'échelle de l'activité humaine . 

Voici une dépêche de l'AFP sur l'incident survenu près de la centrale de Tricastin . On peut en conclure que l'agence de sûreté nucléaire ne contrôle pas tout en permanence, et qu'elle est obligée de réagir après coup pour des négligences d'une entreprise filiale d'Areva . 

Tricastin: l'ASN impose l'arrêt d'une station de traitement deALeqM5ijOvulUY6pJMfCIrPrQe-n25kbEw?size=xs Socatri

LYON (AFP) — L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a imposé vendredi à la Socatri, filiale d'Areva, de suspendre l'activité d'une de ses deux stations de traitement sur le site du Tricastin (Vaucluse), à l'origine d'une fuite accidentelle d'uranium lundi, estimant qu'elle n'est toujours pas sûre.

Dans un rapport accablant publié vendredi à Lyon, l'ASN constate une "série de dysfonctionnements et de négligences humaines" dans la gestion de l'incident.

La fuite d'uranium n'a pas contaminé la nappe phréatique, selon les premières analyses effectuées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

La Socatri a indiqué qu'elle cessait immédiatement d'utiliser la plus vétuste de ses deux installations, qu'elle prévoyait de fermer "dans les prochaines semaines" dans le cadre d'un plan de modernisation.

Lors d'une inspection jeudi, l'ASN a constaté que dans cette station une cuve fuyait toujours dans un bassin de rétention non étanche.

Le canal où une partie des effluents uranifères s'est déversée lundi soir a été asséché. Mais en cas de pluie, l'eau peut à nouveau entraîner des sédiments contaminés vers la rivière voisine.

L'ASN a donc sommé la Socatri de vidanger les cuves de son ancienne station de traitement, en travaux lors de l'incident, et de cesser toute arrivée d'effluents.

L'ASN a noté "une série de dysfonctionnements et de négligences humaines qui n'est pas acceptable", ayant entraîné un incident "assez inédit" par son ampleur.

Lors d'un transfert entre deux cuves, une vanne défaillante a entraîné le débordement d'une cuve dans un bac de rétention fissuré, qui a fui à son tour.

L'ASN souligne qu'une alarme s'est déclenchée lundi à 19H00 pour signaler qu'une cuve était trop pleine, mais l'exploitant n'a pas réagi.

ALeqM5iugG8E6f_F6fIUPxXEUkTuh-0hLA?size=sEnviron 20 m3 d'effluents uranifères ont alors fui dans le bac de rétention, fissuré par un engin de chantier une semaine auparavant.La direction a constaté dès 23H00 la présence d'effluents dans une zone voisine, mais n'a déclenché un plan d'urgence que mardi à 05H30.

"Le bac de rétention fissuré depuis le 2 juillet n'a pas été réparé alors que l'exploitant connaissait l'existence de cette fissure, l'alarme n'a pas été suivie d'une inspection suffisante, les pouvoirs publics n'ont pas été prévenus aussi tôt qu'ils auraient dû", a déclaré Charles-Antoine Louët, responsable de l'ASN de Lyon, lors d'une conférence de presse.

"On va faire en sorte que ce genre d'incident ne se reproduise plus, y compris en matière de gestion de crise", a affirmé un porte-parole de la Socatri.

L'ASN va transmettre un procès-verbal dans les prochains jours au procureur de la République de Carpentras.

Le réseau Sortir du Nucléaire a annoncé qu'il comptait porter plainte contre l'ASN pour "rétention d'information", reprochant à l'autorité de contrôle d'avoir tardé à prévenir la population.

La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad), qui compte porter plainte contre Areva, a réclamé la publication de la composition exacte du liquide qui a débordé, et des analyses menées depuis.

La fuite d'uranium n'a pas contaminé la nappe phréatique selon les premières analyses effectuées par l'IRSN.

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a estimé vendredi soir que la situation était "stabilisée", précisant que "les mesures de précautions seront levées dès que les analyses confirmeront que cela est possible".

Au cours de l'incident, classé au niveau 1 ("anomalie") sur les sept que compte l'échelle Ines mesurant les incidents nucléaires, 230 kg d'uranium se sont répandus, dont un tiers (soit 75 kg) hors du site selon la Socatri.

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