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  • Renverser les planisphères

    Extraits de l'éditorial de  Renaud Lambert pour Le Monde Diplomatique.

    Qu’est-ce que le Sud ? Une moitié de planisphère ? La direction que fuit l’aiguille des boussoles occidentales ? Un repère d’estivants ? Pas uniquement. Dans les décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale, le Sud a constitué un projet politique : celui de l’émancipation de populations qui se trouvaient jusque-là sous le joug du centre de l’économie mondiale, c’est-à-dire du Nord. Un projet reposant d’une part sur l’ambition de s’affranchir du conflit opposant Washington à Moscou et, de l’autre, sur l’espoir d’atteindre deux objectifs principaux : souveraineté et développement.

    Dès les années 1950, les capitales qui viennent d’accéder à l’indépendance comprennent qu’elles ne sont pas encore libres : « Je vous assure que le colonialisme est bien vivant, proclame le président indonésien Sukarno dans son discours d’ouverture de la conférence de Bandung, qui, en 1955, rassemble plusieurs dizaines de pays issus de la décolonisation ainsi que diverses organisations de libération nationale. Le colonialisme moderne se présente aussi sous la forme du contrôle économique. (…) C’est un ennemi habile et décidé qui se manifeste sous divers déguisements ; il ne lâche pas facilement son butin. »

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