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Chouette, un serpent dans mon jardin !

Une silhouette glisse dans l’herbe, une petite tête apparaît entre les pierres. Pas de doute, c’est un serpent. Gardez votre sang froid, laissez tomber vos préjugés et écoutez les conseils des associations de France Nature Environnement qui se mobilisent pour sauver ces animaux mal considérés.

Qui est-ce ? Est-il dangereux ?

Les serpents font partie de la faune sauvage de notre pays : la France abrite en effet 12 espèces de serpents, toutes protégées par la loi. On distingue deux grandes catégories. Les couleuvres et coronelles, dépourvues de venin, sont reconnaissables à leurs pupilles rondes et aux grandes écailles régulières formant des plaques sur leur front. L’œil aguerri remarquera aussi l’unique rangée d’écailles entre l’œil et la bouche. En revanche, si ses pupilles sont fendues, si sa tête est pourvue de multiples petites écailles placées irrégulièrement et s’il y a plusieurs rangées d’écailles entre l’œil et la bouche, on est en présence d’une vipère, la seconde catégorie de serpents. Venimeuses, elles sont bien moins dangereuses qu’on ne le pense car elles économisent leur venin, long à fabriquer (une dizaine de jours). Toutes les morsures ne sont pas envenimées. Ce venin est avant tout un outil pour se nourrir et se défendre uniquement en cas d’extrême nécessité. Zéro à trois décès par an sont recensés en France suite à une morsure envenimée alors qu’on compte 50 décès en moyenne suite à des piqûres d’abeilles, de guêpes ou de frelons, et 500 000 personnes victimes chaque année de morsures de chien.

Que fait-il là ?

Les serpents occupent des milieux très diversifiés : haies, prairies, pelouses sèches, zones humides mais aussi les villages, ce qui explique qu’on les rencontre dans les jardins et parfois dans les maisons. Le jardin est un lieu de vie ou de passage des serpents. Il est donc normal d’en voir quand on habite en zone rurale : c’est le signe que la nature fonctionne bien. Dans la maison, le serpent sauvage est entré un peu par mégarde pour trouver un peu de chaleur ou de fraîcheur, suivant la saison. Car les serpents sont incapables de contrôler leur température corporelle : celle-ci varie en fonction du milieu et des conditions extérieures. Aussi, tantôt ils ont besoin de réchauffer en s’exposant au soleil, tantôt ils se mettent à l’ombre et lors de la mauvaise saison, ils se mettront à l’abri et entreront en léthargie.

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Que dois-je faire ?

Ne cherchez pas à l’attraper, encore moins à le garder ou le tuer. Essayez plutôt de prendre une photo pour faciliter son identification et contactez la plate-forme téléphonique SOS Serpents la plus proche de chez vous. À ces numéros d’appel, des spécialistes, bien souvent bénévoles, répondent à vos questions et donnent des conseils sur les meilleurs comportements à adopter, en fonction de l’endroit où le serpent a été repéré, dans le jardin ou la maison. En cas de besoin, ils interviennent sur le terrain. Ces services ont été lancés par des associations de protection de la nature du mouvement France Nature Environnement qui se mobilisent pour réhabiliter les serpents : Nature Midi-Pyrénées, Deux-Sèvres Nature Environnement, le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin ou encore SOS Serpents d’Aquitaine… Vous pouvez également appeler les pompiers, qui sont compétents pour les serpents exotiques.

À quoi sert-il ?

Le serpent joue un rôle important pour l’équilibre des écosystèmes. Selon les espèces, ils se nourrissent de rongeurs, d’amphibiens, de poissons ou d’insectes. Mais ils sont aussi la proie d’animaux carnivores, comme le putois, ou d’oiseaux, dont le Circaète Jean-le-Blanc, un rapace qui se nourrit exclusivement de serpents.

Est-il en danger ?

En parcourant ses habitats ou attirés par la chaleur du bitume, de nombreux serpents finissent écrasés sous les roues d’une voiture. D’autre part, leurs habitats de prédilection sont de plus en plus fragmentés et disparaissent petit à petit. En cause, l’urbanisation croissante, la multiplication des infrastructures routières, les changements dans l’utilisation des terres et l’intensification agricole. Ces dangers modernes s’ajoutent aux croyances et préjugés dont ils sont victimes depuis la nuit des temps. De nombreuses religions leur ont attribué un rôle, souvent maléfique, et ils sont encore tués par l’homme imprégné de ces croyances ancestrales.

Et sinon ?

Découvrez tout le travail des associations qui mènent des actions d’information et de sensibilisation, essentielles pour mieux comprendre la biologie et le comportement de ces animaux. Les délégations de la LPO Rhône-Alpes invitent par ailleurs les conducteurs à signaler les écrasements de serpents, permettant ainsi de repérer les zones mortelles et de mettre en place des mesures adaptées.   

Stéphanie Morelle, 
Chargée de mission biodiversité
La Lettre du Hérisson°258

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