Communiqué de la FNE
La proposition de loi du Député Decool est examinée ce jeudi à l’Assemblée nationale. Portant initialement sur le don alimentaire, elle a été vidée de sa substance après son passage en commission Développement durable du Sénat puisque l’obligation pour les hypermarchés de redistribuer les invendus à l’aide alimentaire a été supprimée. L’occasion pour FNE de rappeler que la route va être longue pour atteindre l’objectif de réduction de 50% du gaspillage alimentaire. Aujourd’hui, les chiffres du gaspillage généré par les acteurs situés en amont du consommateur restent un sujet tabou...
Un scandale environnemental, social et économique
Du champ à l’assiette en passant par l’usine, des denrées alimentaires sont gaspillées pour cause de calibre trop exigeant, d’erreur d’étiquetage, de DLC trop proche ou encore d’oubli dans le frigo. Ce fléau nuit à la planète et à notre porte-monnaie. Outre le scandale social que représente le gaspillage alimentaire, rappelons que son empreinte carbone dans le monde est estimée à 3,3 milliards de tonnes équivalent CO2 rejetées dans l'atmosphère chaque année1 , soit 6,7% de l’ensemble des émissions mondiales de GES2 .
Eviter la production du gaspillage alimentaire
Il est essentiel de chercher à réduire ce gaspillage alimentaire en modifiant les procédures et les équipements3 mais également en faisant évoluer nos modèles de production, distribution et consommation pour redonner de la valeur à l’aliment. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé le Député Garot alors qu’il présidait la réunion du comité de pilotage du Pacte « anti-gaspi » le 28 janvier dernier.
Redistribuer mieux les invendus inévitables
Si l’évitement du gaspillage est la priorité, il faut en même temps chercher à améliorer la redistribution des invendus alimentaires. Quand bien même nous réduirions en grande partie le gaspillage alimentaire, il resterait encore de grandes quantités à distribuer du fait de la mévente (offre en production et distribution dépassant nos besoins).
Mais de quelles quantités parle-t-on ?
Quand on parle de gaspillage alimentaire, on parle avant tout de celui des citoyens. C’est celui que l’on connait le mieux. Pour les autres acteurs tels que les producteurs agricoles, les industriels de l’agro-alimentaire ou encore les distributeurs, les chiffres restent encore confidentiels ! Nombreux sont ceux qui mettent en avant le nombre de repas distribués à l’aide alimentaire chaque année, mais combien assument les quantités de nourriture qu’ils ont jetées ?
Pour Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement : « il est urgent d’avoir des chiffres fiables en ce qui concerne le gaspillage alimentaire généré par filière et par produit pour s’engager réellement dans une démarche de réduction du gaspillage alimentaire de moitié ! Nous espérons que le rapport qui sera rendu en mars par monsieur Garot actera le caractère prioritaire de cette démarche concrétisée par un texte législatif. »