Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une nouvelle guerre froide

 Extrait de l"article de Serge Halimi dans "Le Monde Diplomatique".

(...)

La nouvelle guerre froide différera cependant de l’ancienne. Comme l’a relevé le président des Etats-Unis, « contrairement à l’Union soviétique, la Russie ne dirige aucun bloc de nations, n’inspire aucune idéologie globale ». La confrontation qui s’installe a également cessé d’opposer une superpuissance américaine puisant dans sa foi religieuse l’assurance impériale en une « destinée manifeste » à un « empire du Mal » que Reagan maudissait aussi en raison de son athéisme. M. Poutine courtise au contraire, non sans succès, les croisés du fondamentalisme chrétien. Et quand il annexe la Crimée, il rappelle d’emblée qu’elle est le lieu « où saint Vladimir fut baptisé (...)  ; un baptême orthodoxe qui détermina les notions de base de la culture, des valeurs et de la civilisation des peuples russe, ukrainien et biélorusse ».

Autant dire que Moscou n’admettra pas que l’Ukraine devienne la base arrière de ses adversaires. Chauffé à blanc par une propagande nationaliste qui excède même — c’est dire... — le bourrage de crâne occidental, le peuple russe le refuserait. Or, aux Etats-Unis et en Europe, les partisans du grand réarmement surenchérissent : proclamations martiales, avalanche de sanctions hétéroclites qui ne font que tremper la détermination de l’autre camp. « La nouvelle guerre froide sera peut-être plus dangereuse encore que la précédente, a d’ores et déjà averti l’un des meilleurs experts américains de la Russie, Stephen F. Cohen, parce que, contrairement à sa devancière, elle ne rencontre aucune opposition — ni dans l’administration, ni au Congrès, ni dans les médias, les universités, les think tanks (3). » La recette éprouvée de tous les dérapages...

Serge Halimi

froide.gif

Commentaires

  • L'Anschluss russe

    Il y a des images qui restent gravées dans nos mémoires.L'invasion de la Pologne en septembre 1939 par les troupes allemandes, sans réaction des autres Etats, tout comme l'Anschluss en 1938 avait laissé impavides les mêmes Etats. L'invasion du Koweit par Sadam Hussein avait déclenché la guerre d'Irak. Mais Poutine peut agir librement et mettre sous la botte russe L'Ukraine sans courir de grands risques. Alors pourquoi se gênerait-il?

Les commentaires sont fermés.