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Projet de Loi de Finances : ne pas tout miser sur l’électrique


Le projet de Loi de Finances 2011, soumis à approbation du Parlement, prévoit de mobiliser 2 milliards d’euros pour le secteur automobile. Réaction de France Nature Environnement.


Le véhicule électrique n’est qu’une part de la solution

La technologie du moteur électrique, permet de réduire les émissions de polluants et dans la mesure où elle permet effectivement de réaliser des gains en matière d’efficacité énergétique, doit trouver sa pertinence sur d’autres usages que le « tout individuel ».

Une piste d’utilisation intelligente pourrait être le transport de marchandises en ville. L’approvisionnement par véhicules électriques pour les derniers kilomètres permettrait de réduire considérablement les problèmes liés au bruit, à la pollution atmosphérique et à la congestion.

On ne saurait en effet remplacer tout le parc automobile par de l’électrique. Le secteur automobile n’est qu’une part de la solution au problème de la mobilité et des transports. La mutation de l’ensemble du parc automobile mondial vers un parc tout électrique serait insoutenable en termes de ressources (manque de Lithium), et au niveau environnemental (fin de vie des batteries et production de l’énergie électrique nécessaire…)

La voiture électrique n’est pas toute propre

Si une voiture électrique n’émet pas directement de CO2, la production d’électricité, elle, est toujours circuit%20040.jpgsource d’émissions. Et cela peut même conduire à des situations pires qu’avec un seul véhicule thermique, en fonction de la source d’énergie à l’origine de la production d’électricité. Au niveau mondial, plus de 40% de l’électricité provient de la combustion du charbon.

Pour Michel Dubromel, responsable du réseau Transports de FNE : « En France, pays qui dispose d’une électricité à majorité nucléaire, la situation n’est pas loin de poser les mêmes problèmes. En effet, la recharge des voitures électriques se ferait vraisemblablement au même moment. Il s’agirait donc d’une demande d’électricité dite de pic. Les centrales nucléaires ne sont pas en capacité de répondre à ce type de demande et les centrales au fioul et au charbon seraient alors activées ».

Quand bien même ce problème serait-il évité (en étalant les recharges), il faudrait multiplier par deux le nombre de centrales nucléaires en France pour satisfaire la demande, à un coût environnemental insoutenable.

Un bouquet comme alternative à l’automobile

Les réponses aux enjeux et besoins liés au transport et à la mobilité sont multiples et doivent s’intégrer dans une stratégie globale : organisation de l’espace et aménagement durable du territoire, développement des modes de transport alternatifs tels que le ferroviaire, les transports collectifs et la mobilité douce …

France Nature Environnement veut que l’Etat mobilise dans son Budget la même somme pour les solutions alternatives que celle qu’il consent attribuer au secteur l’automobile.

Commentaires

  • Ce jeu de dupe va continuer très longtemps si les dogmes sur "l'électricité française pas chère" et la "solution tout bagnole" reste dans la tête de l'opinion publique comme acquis.
    Dans un premier temps, dès que le vrai prix de l'électricité nous arrivera à la face, ce sera toute une stratégie automobile qui s'effondrera eu égard aux millions perdus qui auront été investis dans la recherche et développement.
    Ensuite s'il n'existe pas de politique de développement du transport collectif important, ce sera encore au français moyen de payer cette mauvaise gestion.
    Sortons de ce modèle de société perdant perdant et demandons nous quelle société nous souhaitons construire?

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