Il y a trop de centrales nucléaires en France, et les projets de construction sont trop importants.
Ce message n'est pas tout à fait surprenant: il y a longtemps que nous disons que le parc nucléaire français est surdimentionné. Et Edf fait du forcing après pour vendre son électricité (voir la promotion du chauffage électrique).
Comme les centrales vieillissent, le gouvernement prépare la relève. Sarkozy a décidé de construire un EPR (centrale nouvelle génération), puis un deuxième. Les risques liés à ces nouvelles centrales ne sont pas maitrisés, et leur construction pose de gros problèmes technologiques. Les conséquences sont des retards importants, et des coûts de construction qui dépassent les prévisions.
Le journal économiques "Les Echos" voit les choses du côté des investisseurs, mais son analyse rejoint celle des anti-nucléaires : trop de centrales, trop coûteuses. Voici un extrait de leur article :
On a le sentiment qu'on reproduit les mêmes erreurs que dans les années 1970-1980 : on « prévoyait » en 1975, sous la pression du lobby nucléaire, une consommation de 1.000 TWh en 2000 (contre 474 TWh en réalité) d'où le surdimensionnement du parc nucléaire, d'une douzaine de tranches, qu'on a connu.
Et ce n'est pas la perspective d'une percée du véhicule électrique (« Les Echos » du 26 décembre 2008) qui risque de changer la donne : si l'objectif ambitieux de 1 million de véhicules électriques en 2020 était tenu, pour 10.000 km/an par véhicule, cela ne représenterait que 2, 5 TWh/an de consommation supplémentaire, moins d'un quart de la production d'un EPR, 0,5 % de la consommation nationale …
On comprendrait mal dans ces conditions que le débat national sur le nouvel EPR de Penly, qui va s'ouvrir, se borne à des considérations locales et ne soit pas l'occasion de revenir sur les prévisions de demande et la pertinence des choix d'investissement. Et puis, dans la période actuelle, ne vaudrait-il pas mieux investir dans la réhabilitation thermique des bâtiments dont le contenu en emplois par million d'euros dépensé est au moins 5 fois supérieur à celui d'une centrale nucléaire.
Les investisseurs éventuels qui s'intéressent à l'EPR de Penly seraient bien inspirés de ne pas trop se fier à ces « prévisions » officielles, mais de faire sérieusement leurs calculs de rentabilité en fonction de perspectives plus réalistes.