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Marine Le Pen pour l’inéligibilité à vie pour tous ceux qui ont été condamnés pour des faits commis grâce, ou à l’occasion, de leur mandat

Article publié par Public Sénat le 31.03.2025

Alors que Marine Le Pen vient d’être condamnée pour détournement de fonds publics à quatre ans de prison et à cinq ans d’inéligibilité, l’empêchant de se présenter en 2027, la même Marine Le Pen défendait pourtant, il y a quelques années, la plus grande fermeté contre les élus condamnés. « Quand allons-nous mettre en place l’inéligibilité à vie pour tous ceux qui ont été condamnés pour des faits commis à l’occasion de leur mandat ? » demandait Marine Le Pen, sur Public Sénat, en 2013…

Il y a des archives qui font plus mal que d’autres. 31 mars 2025. Marine Le Pen vient d’être condamnée, ce lundi, à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, aménagés sous bracelet électronique, et à une amende de 100.000 euros, pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, et à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire. Ce qui revient à appliquer immédiatement la peine d’inéligibilité, malgré l’appel de Marine Le Pen. Concrètement, ce jugement empêche Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Un coup de tonnerre dans la vie politique française.

« Quand je réclame éthique et morale, je me l’applique à moi-même »

5 avril 2013. Marine Le Pen est l’invitée de la matinale de Public Sénat, diffusée à l’époque avec Radio Classique. Celle qui est alors présidente du Front national est interrogée sur l’affaire Cahuzac, l’ancien ministre socialiste condamné pour fraude fiscale. La leader du parti d’extrême droite se montre extrêmement dure face au manque de probité et aux condamnations dans le reste de la classe politique. Au point de demander… l’inéligibilité à vie, pour toute condamnation d’un élu.

« Les Français ne sont pas dupes, tout le monde est éclaboussé, mais parce qu’ils le méritent. L’UMP et le PS ont des listes de condamnés qui sont inouïes. […] Et ils cherchent à dire, « ah vous voyez le FN ». Bah non. Le FN, non. Et moi, ma veste est immaculée, voilà. Ils auront beau s’agiter, ils n’arriveront pas à me salir, parce que j’ai une éthique, j’ai une morale, que je m’y tiens. Et moi, quand je réclame éthique et morale, je me l’applique à moi-même », lance Marine Le Pen, très sûre d’elle.

Les faits pour lesquels elle vient d’être condamnée portent pourtant sur la période 2004-2016… Quand Marine Le Pen dit vouloir laver plus blanc que blanc, elle est donc elle-même engagée, depuis des années, dans un « système », comme l’a appelé le juge, au profit de son parti. L’ancienne candidate à la présidentielle continue et demande ensuite :

 J’ai entendu le Président dire, qu’il faudrait rendre inéligibles à vie ceux qui ont été condamnés – jusque-là j’étais parfaitement d’accord, c’était dans mon projet présidentiel – pour corruption et fraude fiscale. Mais pourquoi pas le reste ? Pourquoi pas pour favoritisme ? Pourquoi pas pour détournement de fonds publics ? Pourquoi pas pour emplois fictifs ? 

Marine Le Pen, le 5 avril 2013.
 
Evoquant l’idée, qui tourne alors, d’un « référendum sur la moralisation de la vie publique » et « d’une commission qui vérifierait, avant les nominations, la moralité », elle attaque : « Ils ne le feront jamais, car s’ils le font, la moitié de la classe politique ne pourra plus faire de la politique, compte tenu de l’état de corruption et d’immoralité de la classe politique en France ».

Quelques minutes après, elle revient sur son idée première et enfonce le clou. Citant « DSK, Juppé » ou encore « Tron, Tiberi, Chirac », elle lance : « On ne tire jamais les leçons. Quand allons-nous tirer les leçons et effectivement mettre en place l’inéligibilité à vie, pour tous ceux qui ont été condamnés pour des faits commis grâce, ou à l’occasion, de leur mandat ? » demande Marine Le Pen, dénonçant les « gens qui se sont servis de leur mandat ».

Trois ans après, toujours sous la présidence Hollande, était adoptée la loi Sapin II. C’est l’application de cette loi qui permet aujourd’hui au juge de prononcer une peine d’inéligibilité, avec exécution provisoire. Marion Maréchal Le Pen, alors l’une des deux députés FN, avait voté contre le projet de loi (l’autre député, Gilbert Collard, n’avait pas pris part au vote). Les élus RN dénoncent aujourd’hui avec force la décision d’exécution provisoire et ses conséquences.

 

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