La tristement célèbre politique de l’Australie, qui consiste à placer en détention les réfugiés et les demandeurs d’asile hors de son territoire, risque d’être copiée par l’Union européenne.
Certains membres de l’Union européenne veulent forcer des personnes secourues en mer à débarquer dans des endroits situés hors de l’Europe.
Des « plateformes de débarquement » dans lesquels ces personnes risquent d’être exposées à de graves violations des droits humains.
Le cas australien
En 2013, l'Australie a adopté une politique au titre de laquelle toute personne arrivant en bateau où que ce soit sur le territoire australien est interdit de demander l'asile dans le pays.
Toutes ces personnes sont ainsi transférées sur l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou à Nauru, et même celles qui ont obtenu le statut de réfugié. Elles ne seront jamais autorisées à s’installer en Australie.
Plus de 1 600 personnes se trouvent toujours sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et à Nauru. La majorité d'entre elles étant considérées comme des réfugiés.
Sur ces îles, les conditions de vie sont épouvantables.
L’UE envisage de suivre l’exemple australien
Lors de la dernière réunion du Conseil européen, les États européens ont décidé d’étudier l'idée de « plateformes de débarquement régionales » situées hors de l'UE où les personnes secourues en mer seraient débarquées.
Ces propositions sont extrêmement préoccupantes et nous avons contacté le Président du Conseil européen pour demander aux chefs d'État des pays de l'UE de tenir compte des leçons de la politique illégale de l'Australie.
Ces propositions actuellement étudiées en Europe font écho à une situation qui nous est malheureusement familière. Au cours des cinq dernières années, nous avons constaté les conséquences dévastatrices et traumatisantes qu'ont sur les hommes, les femmes et les enfants les politiques cruelles et illégales du gouvernement australien.
L'exemple du gouvernement australien montre bien les dangers associés à une externalisation des responsabilités en ce qui concerne les réfugiés vers des pays qui n'ont ni la volonté ni les moyens de réinstaller correctement les réfugiés.
Nous demandons instamment aux États membres de l'UE d'examiner longuement et de très près les pratiques généralisées de mauvais traitements et de négligence intentionnelle de la part des autorités observées à Nauru et sur l’île de Manus.
La politique de l'Australie n'a absolument pas répondu aux besoins des réfugiés et des migrants, et il ne faut surtout pas qu'elle serve de modèle pour d'autres pays.