Le premier tour des élections présidentielles sénégalaises s'est déroulé ce dimanche.
Ces élections ont été marquées par l'opposition à la candidature de Wade, président sortant. Sa politique est rejetée assez massivement et encore plus son comportement. Il a cherché à faire élire son fils Karim pour prendre sa succession; il a fait construire un monument gigantesque en contrôlant les bénéfices de son exploitation; il a fait inscrire une limitation à deux mandats dans la constitution et se présente pour un troisième mandat.
Heureusement pour lui, l'opposition est divisée. Il est principalement en concurrence dans ce scrutin avec deux de ses anciens premiers ministres qui ont quitté le parti majoritaire, et avec un candidat du parti socialiste qui est en perte de vitesse depuis la chute de Diouf.
Le candidat-président a bénéficié de son statut de chef de l'Etat. Par exemple, de nombreuses coupures d'électricité perturbaient la vie des Sénégalais depuis des mois. Il a fait installer à grand frais des centrales de dépannages le temps de la campagne électorale.
Grâce aux moyens dont il dispose, il a pu tenir de grandes réunions dans ses fiefs de la campagne sénégalaise. Mais signe des temps, les grands chefs religieux (en particulier Mourides) n'ont pas donné de consigne de vote pour Wade.
Les résultats connus ce jour donnent Wade autour de 30%, et donc un deuxième tour en mars prochain.
Macky Sall son ancien premier ministre serait le suivant avec environ 25%.
Ces tendances seront-elles confirmées lors de la publication des résultats définitifs ? C'est une des clefs du deuxième tour.
L'autre élément déterminant sera la capacité des opposants à s'unir contre Wade, et à mettre en pratique le pacte qu'ils ont fait entre eux avant le premier tour : joindre leurs forces contre le sortant.