La publication du rapport de la mission des Nations Unies sur les événements de Gaza montre que les responsables ont des comptes à rendre.
Ce rapport contient plus de 500 pages en anglais, mais on peut se faire une idée précise de son contenu en lisant certains articles. En particulier,"Le Monde Diplomatique" analyse cette publication.
On y apprend que les conclusions sont accablantes pour les responsables de l'état d'Israël. Le Hamas n'est pas considéré dans le rapport comme une victime sans aucune responsabilité, mais ses actions (même condamnables) n'enlèvent rien à la gravité des faits reprochés à l'armée d'Israël.
Les dirigeants d'Israel ne s'y trompent d'ailleurs pas, en attaquant violemment l'auteur du rapport:
« “Nous allons faire tout notre possible pour empêcher qu’il y ait des suites juridiques à ce rapport en démontrant qu’il est malhonnête et politiquement biaisé”, a affirmé à la radio publique Gabriela Shalev, l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU. (...) Dans un communiqué, le président Shimon Peres a estimé que ce rapport “se moque de l’Histoire”. “Les auteurs ne distinguent pas les agresseurs et ceux qui se défendent. C’est le Hamas qui a engagé cette guerre en commettant des crimes horribles. Ce rapport confère une légitimité au terrorisme et ne tient pas compte du devoir d’Israël de se défendre”, a affirmé M. Peres. “Goldstone n’aurait pas écrit ce rapport si ses enfants habitaient à Sderot”, une ville du sud d’Israël régulièrement visée par les roquettes palestiniennes, a ajouté le président israélien. »
Ce rapport va normalement être étudié par l'assemblée des Nations Unies, et des responsables israéliens risquent de se retrouver devant la cour de justice internationale.
Amnesty International mène également une campagne sur les événements de Gaza, et sur les crimes qui s'y sont déroulés.
Voici ce que déclare l'association de défense des droits de l'Homme :
Les conclusions du rapport (de la mission de l'ONU )concordent avec celles d’Amnesty International, qui a elle-même enquêté sur place sur le conflit de vingt-deux jours qui, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, a fait 1 400 morts parmi les Palestiniens et neuf parmi les Israéliens.
La plupart des Palestiniens tués par des soldats israéliens étaient des civils non armés, dont quelque 300 enfants.
Trois civils et six soldats israéliens ont été tués par des tirs de roquettes palestiniens (et quatre autres soldats par des «tirs amis» imputables aux forces israéliennes).
Les forces israéliennes ont aussi mené des opérations de destruction massive et injustifiées à Gaza, laissant des quartiers entiers en ruine, et utilisé des Palestiniens comme boucliers humains.
Amnesty International se félicite des recommandations énoncées par la mission pour que les victimes obtiennent les mesures de justice et de réparation qui leur sont dues et que les auteurs de ces crimes ne restent pas impunis. Si elles sont appliquées, elles offrent de grands espoirs de justice et de responsabilisation.
Amnesty organise le 29 septembre une journée de mobilisation, avec un rassemblement à Paris.
Alors que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est emparé du rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis lors de l’opération «Plomb durci», Amnesty International organise une journée de mobilisation à travers la France le 29 septembre 2009 avec comme point d’orgue une mise en scène artistique et militante place de l’Opéra à Paris.
Mis en relief par Emilie Benoist, sculpteur contemporaine, les militants d’Amnesty International, avec comme toile de fond une pluie d’obus de phosphore blanc, appelleront au rythme des sirènes d’alarme à un embargo total sur les armes et à la justice pour Gaza.
En présence de :
Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France,
Michel Fournier, Responsable de la Région Moyen Orient
Michel Morzière, Responsable de la Coordination Israël-Territoires occupés palestiniens
Benoit Muracciole, Responsable de la Campagne Control Arms.
Et avec le soutien de Stéphane Hessel dont un message sera transmis.
Il faut que les faits mis en évidence par la mission de l'ONU et AI ne restent pas impunis.