On apprend de la bouche du secrétaire d'état Alain Joyandet (photo ci-contre) que la fermeture de la base aérienne 116 de Luxeuil devait être fermée dans le cadre de la réorganisation de l'armée en bases de défense . Il se vante d'avoir réussi à l'éviter, mais en reportant la décision sur un autre site !
" Dans un article de l'Est Républicain paru au lendemain de l'annonce du plan de restructuration des armées, l'élu francomtois indiquait que " pour maintenir [la base de] Luxeuil, il avait fallu piquer des choses ailleurs, comme la suppression anticipée de l'unité de Metz " .
Faut-il rappeler que Metz possède depuis peu un maire PS, quel mélange entre des décisions de responsables de l'état et des préférences politiciennes .
Les élus de Lorraine réagissent à ces informations (source "Le Monde") :
Ulcéré, le sénateur Masson, qui n'oublie pas que la suppression programmée de la BA 128 de Metz-Frescaty va coûter plus de 2 000 emplois à sa circonscription, s'est empressé de rédiger une question écrite au gouvernement : " La France serait-elle devenue une république bananière ? ", y questionne-t-il. " Le plan de restructuration des armées était, certes, nécessaire. Toutefois, les arbitrages auraient dû s'effectuer en dehors de tout copinage et de toute opération clientéliste ", fulmine le sénateur. Qui rappelle que les unités opérationnelles de la base aérienne messine seront redéployées à Luxeuil et sur la base aérienne d'Evreux, " située dans le département du ministre de la défense ". Jean-Louis Masson, qui fut longtemps membre du RPR, ne décolère pas : " Si j'avais été le maire socialiste de Metz, je leur aurais retourné la baraque ! Ce népotisme est un scandale! ".
À Metz, où une manifestation unitaire avait rassemblé plus de 2 000 personnes, samedi 6 septembre, les esprits sont à cran. Alors que les compensations promises par Nicolas Sarkozy (transfert de 1 500 emplois publics, cession de terrains à l'euro symbolique…) semblaient avoir mis un peu de baume au coeur aux élus messins, le mot d'ordre semble être à présent : marche arrière, toute ! Dominique Gros (PS) (photo ci-contre), maire de Metz, vient ainsi de demander au président de la République de revenir sur la décision de fermeture de la base aérienne messine. " Lors de l'entrevue du 2 septembre 2008 que vous avez bien voulu m'accorder (…), vous avez affirmé que les mesures [de fermetures d'unités] avaient été prises sans aucune influence politique et que seule la nécessité d'adaptation de notre outil de défense avait orienté votre décision ", écrit-il à Nicolas Sarkozy dans un courrier daté du vendredi 12 septembre. " C'est peu dire que [les déclarations de M. Joyandet] suscitent dans toute la ville la plus grande stupéfaction, tant elles (…) jettent sur la réforme de la carte militaire, aux conséquences extrêmement lourdes pour notre agglomération, une suspicion toute nouvelle et bien troublante ", ajoute le maire de Metz, qui évoque des " arrangements politiciens ". Ainsi, M. Gros demande " instamment et solennellement " au chef de l'État de " reconsidérer
Le président de la Communauté d'agglomération de Metz-Métropole, Jean-Luc Bohl (divers droite), évoque de son côté " un sentiment de duperie ", des " tractations de couloir et des copinages ". Lui aussi demande au président de revoir sa copie.