Hier soir les Argonnais étaient conviés à une réunion en la salle Valmy, à Sainte-Menehould.
Les étudiants de licence de l'IUT-Nancy-Brabois présentaient les conclusions de l'enquête qu'ils ont conduite à l'automne pour dresser un diagnostic du territoire et proposer quelques pistes en faveur de son développement L'auditoire composé 200 à 300 personnes ne comptait que 3 Ardennais ! Triste constat, une fois de plus !
Les étudiants ont mené leur enquête en rencontrant 100 personnes ressources (élus, responsables associatifs, syndicalistes, etc.) et 143 personnes tirées au sort dans l'annuaire. Pour l'Argonne ardennaise les interviews ont concerné respectivement 9 et 23 personnes.
Les termes du diagnostic ne sont pas surprenants. Résumons en quelques mots une restitution qui s'est faite en 1h30. L'idendité argonnaise est clairement affirmée. Le cadre de vie, l'environnement, les paysages, la forêt et l'eau constituent les principales ressources mais elles sont sous-exploitées. Le tourisme peine faute d'hébergements suffisants, la filière bois est quasi inexistante.
La population est vieillissante et ne semble pas prête à prendre des initiatives y compris pour rendre l'Argonne attractive aux plus jeunes par l'ouverture de structures d'accueil pour la petite enfance par exemple. Le réseau des transports en commun est pauvre. L'usage quasi obligatoire de la voiture est un handicap. Les entreprises artisanales sont de qualité mais le nombre des PME est faible.
Deux grandes entreprises seulement (Real Meca et Alcan) ne suffisent pas à susciter des implantations nouvelles. Il est donc vital de soutenir le petit commerce, d'encourager le passage à des technologies innovantes et durables, de soutenir le développement de filières économiques (bois, pisciculture, énergies renouvelables,...).
Un tourisme de passage existe mais l'image de l'Argonne n'est pas très porteuse. Il faut que le territoire dans sa globalité consente des efforts de communication. Les mutations de l'agriculture avec le fort recul de l'élevage au profit des cultures céréalières mettent en péril le maintien des paysages et donc l'identité argonnaise. Enfin le fractionnement du territoire entre 3 départements et 2 régions décourage les initiatives fédératrices et stérilise tout dynamisme.
Dans le débat qui suivit la présentation du diagnostic d'autres réflexions se sont exprimées comme l'absence de ville importante sur le territoire en mesure de lui conférer l'attractivité qui lui fait défaut. L'incapacité des élus, des acteurs de terrain de définir UN projet pour l'Argonne et donc de rompre avec l'actuelle dispersion de l'Argonne.
Olivier Aimont président de l'association « Argonne parc naturel régional » lançait alors le débat sur le rôle que pourrait jouer un parc naturel en Argonne. Il semble bien que ce projet en mobilisant les énergies, en y associant aussi largement que possible la population, puisse constituer un levier efficace pour qu'enfin l'Argonne s'éveille !