Voici la dépêche de l'AFP sur les chiffres du chômage :
Chômage: hausse du nombre d'inscrits à l'ANPE en juin, pour le 2e mois consécutif
PARIS (AFP) — Le nombre de chômeurs inscrits à l'ANPE en catégorie 1 a augmenté en juin pour le deuxième mois consécutif de +0,2% et atteint 1,906 million, confirmant un ralentissement du marché du travail, en pleine polémique sur l'utilisation des excédents de l'assurance chômage.
La ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde, a préféré insister sur l'ensemble du trimestre, remarquant que le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 était resté "pratiquement stable au deuxième trimestre malgré un contexte international dégradé" (+1.200).
"Ce chiffre reflète une résistance encourageante de notre marché du travail face aux chocs extérieurs", a-t-elle dit, alors que l'opinion des ménages sur les perspectives d'évolution du chômage s'est nettement dégradée en juillet.
La catégorie 1 de l'ANPE sert de baromètre officiel depuis 1995 et ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures au cours du mois écoulé.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits dans cette catégorie a atteint 1.906.200 fin juin en données corrigées des variations saisonnières (+4.200 par rapport à mai).
Par rapport à juin 2007, le nombre d'inscrits à l'ANPE reste en baisse de 2,9%.
La tendance à la baisse des inscriptions que l'on observait depuis 2005 ne cesse ainsi de s'amenuiser.
La courbe est particulièrement mal orientée pour les jeunes, notamment les hommes de moins de 25 ans, plus nombreux à être inscrits à l'ANPE qu'en juin 2007 (+1%).
De manière générale, cette quatrième hausse mensuelle des inscriptions à l'ANPE depuis janvier (+0,7%), mars (+0,4%) et mai (+0,3%) confirme que le chômage cesse de baisser.
La reprise des créations d'emploi et la forte baisse du chômage en 2006 et 2007, conjuguée au durcissement des règles d'indemnisation, ont cependant renfloué les caisses de l'assurance chômage.
Le gouvernement souhaite puiser dedans pour financer les retraites. Le Premier ministre François Fillon a écrit mardi aux syndicats et au patronat, fixant les hausses des cotisations retraite et la baisse parallèle des cotisations chômage au cours des trois ans à venir.
Que la méthode ait déplu aux partenaires sociaux, c'est peu dire, puisque le niveau des cotisations chômage leur incombe.
Le PS a dénoncé cette "lettre cavalière" témoignant selon lui d'"un mépris pour le dialogue social" et d'une "évidente méconnaissance du dossier".
Au sein du patronat, la CGPME a dénoncé "l'étatisation rampante du système d'assurance-chômage". "S'attaquer aux régimes sociaux gérés par les partenaires sociaux, en se basant sur des scenarii économiques optimistes, revient à remplir le tonneau des Danaïdes, en faisant porter à d'autres le poids de décisions politiques", selon un communiqué.
Côté salariés, FO et la CGT préféreraient utiliser les excédents pour améliorer l'ordinaire des chômeurs, dont moins d'un sur deux est indemnisé par l'assurance chômage.
La CFDT, pas opposée à un transfert de cotisation vers les retraites, voudrait utiliser une partie des moyens pour améliorer la qualité du service rendu par l'ANPE, bientôt fusionné avec les Assedic.
Lors de l'annonce de la fusion, qui interviendra le 1er janvier 2009, le gouvernement a en effet promis un "saut qualitatif" dans le service rendu aux entreprises et aux demandeurs d'emploi, mais il est jusqu'à présent muet sur l'apport budgétaire de l'Etat.
Ce silence "commence à durer et est inquiétant", s'impatiente Annie Thomas (CFDT), vice-présidente de l'assurance chômage.