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Grenelle de l'environnement à l'épreuve du vote

ecologie.jpgLe Grenelle de l'environnement a donné de grands principes, qu'il faut maintenant rendre concrets . Plusieurs associations s'inquiètent du passage devant le parlement de ces textes, et des modifications possibles . Voici un article du "Monde" à ce sujet :

Un coup de canif par-ci, un coup de pied de l'âne par-là... Les bonnes résolutions du Grenelle de l'environnement, qui doit faire entrer doucement la "révolution verte" dans les foyers français, risquent de ne pas résister à l'épreuve du Parlement. C'est la crainte des associations de défense de l'environnement à la veille de l'examen du projet de loi-cadre qui devait débuter, mercredi 8 octobre, à l'Assemblée nationale. Il met en forme législative les conclusions de la grand-messe écologiste de l'automne 2007 célébrée par Jean-Louis Borloo.

"Ne tuez pas le Grenelle !", clament Greenpeace, les Amis de la Terre et le Comité de liaison énergies renouvelables. Pourquoi tant d'inquiétudes ? Il y a quelques jours, Patrick Ollier (UMP), qui préside la commission des affaires économiques de l'Assemblée, a fait discrètement voter un amendement d'apparence anodine : les logements construits à partir de 2012 seront autorisés à afficher une consommation d'énergie de 120 kilowattheures (kWh) par mètre carré et par an - à condition qu'ils soient équipés d'un chauffage électrique. Une consommation supérieure de 140 % au seuil de 50 kWh retenu par le Grenelle au prix de tractations serrées.

"Nul besoin d'être visionnaire pour comprendre que le marché du neuf sera complètement orienté vers des performances énergétiques au rabais", ont traduit les associations. Le lobby de la filière du BTP impliquée dans la construction de logements à basse consommation et très bien isolés leur a fait écho.

Les défenseurs de l'amendement ont un argument simple : en France, 80 % de l'électricité est produite par des centrales nucléaires très peu émettrices de gaz carbonique (CO2) ; le bilan CO2 du chauffage électrique est donc excellent et il est logique que ce seuil de 50 kWh soit "relevé à raison inverse des émissions de gaz à effet de serre générées par l'énergie utilisée".

Justification simpliste, répliquent les écologistes. Ils ressortent une étude publiée en 2007 par l'Agence de l'environnement Agence et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et RTE, filiale d'EDF gestionnaire des lignes à haute tension. Elle révèle que le bilan carbone des convecteurs équipant 7 millions de foyers français (la moitié du parc européen) n'est pas aussi brillant qu'EDF le dit. Simplement parce qu'en période de forte consommation hivernale, le nucléaire ne suffit plus. Il faut alors mettre en route des centrales thermiques ou importer de l'électricitépollution.jpg

Le gouvernement suivra-t-il M. Ollier ? Le développement du chauffage électrique a été une "erreur", reconnaît la secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. C'est "une folie française" de vouloir transformer l'électricité en chaleur, si chère pour le consommateur. "Et même une aberration d'un point de vue thermo-dynamique", ajoute la ministre et polytechnicienne. Les écologistes prient pour que les lois de la physique ramènent les parlementaires à la raison.

Jean-Michel Bezat

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