Agriculture : Gabriel Attal tire à côté de la cible une fois sur deux (01/02/2024)

Publié par FNJE le 1 février 2024

Le Premier ministre s’est de nouveau exprimé aujourd’hui sur les questions agricoles. La présence de Bruno Le Maire traduit un début de prise de conscience de la logique industrielle du modèle d’agriculture défendu par la FNSEA. Celle de Christophe Béchu pourrait suggérer la reconnaissance du rôle clé de l’agriculture dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Une reconnaissance malheureusement balayée par la volonté de complaire à la FNSEA. Symboliquement, le mot « biodiversité » n’est toujours pas prononcé, pas même par le ministre de l’écologie. Analyse de ces quelques pas en avant et gros pas en arrière, et de l’éléphant absent.  

Quelques mesures qui visent juste… 

Quelques-unes des mesures annoncées par le Gouvernement vont permettre de traiter des vrais sujets :   

  • Appliquer la loi Egalim, notamment pour que l’Etat et les collectivités territoriales proposent du bio et du local dans les cantines : un vrai sujet à la fois pour la santé des Français·es et pour créer des débouchés pour le bio ;  
  • Veiller à ce que la grande distribution n’impose pas des prix impossibles, pour que les agriculteurs et agricultrices puissent vivre de leur métier ;   
  • Refuser le traité Mercosur : c’est indispensable. Il faut même aller au-delà et bloquer tous les accords de libre-échange, nocifs pour notre agriculture et la santé des Français·es ;  
  • Instaurer plus de transparence sur l’origine des produits : c’est un enjeu aussi pour les consommateurs ; 
  • Appliquer des clauses miroirs pour ne pas importer des aliments traités avec des pesticides interdits en Europe.

… et beaucoup qui tirent à côté 

De nombreuses mesures sont des erreurs, sacrifiant l‘environnement à la démagogie et ne permettant pas de régler les réelles causes de la crise agricole :  

La réforme de la PAC, grande absente des annonces  

Nous regrettons que, malgré la multiplication des annonces, Gabriel Attal garde le silence sur la mesure la plus nécessaire pour s’attaquer à la racine du problème : une vraie réforme de la PAC (et du plan de déclinaison français qui peut être revu dès demain), pour encourager une transition vers une autre agriculture, permettant aux agriculteurs et agricultrices de vivre de leur métier et de produire une alimentation saine, consommée localement. Plutôt que le système actuel qui encourage à produire à n’importe quel prix, y compris en détruisant la biodiversité et la santé des agriculteurs et agricultrices et des consommateurs et consommatrices, pour continuer d’exporter.  

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20:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pac, loi egalim, pesticides, fne, agriculture | |  Facebook | |  Imprimer |