Les marches des libertés ont remporté un franc succès (28/11/2020)

Extraits due l'article de "Reporterre"

« Floutage de gueule » ou encore « Non à la toute puissance policière », pouvait-on lire dans les cortèges. Samedi 18 novembre, des centaines de milliers de personnes ont défilé à Paris et dans toute la France pour dire non à la loi de « sécurité globale », qui porte gravement atteinte à la liberté d’informer. Dans la capitale, un flot discontinu de manifestants ont marché entre Bastille et République. Les organisateurs ont annoncé entre 150.000 et 200.000 participants. Le ministère de l’Intérieur fait état de 46.000 manifestants à Paris et 133.000 dans toute la France. Quel que soit le bon chiffre, « on n’avait pas vu cela depuis longtemps », se réjouit une manifestante.

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Le succès de cette mobilisation est en partie attribuable au travail de la coordination « Stop Loi Sécurité Globale » qui a réussi le tour de force de réunir des sociétés, collectifs et associations de journalistes et de réalisateurs, confédérations syndicales, organisations de défense de droits humains, collectifs de luttes contre les violences policières, quartiers populaires et Gilets jaunes.

Dans le cortège, on pouvait voir la grande banderole de Mediapart « La démocratie meurt dans l’obscurité » à coté de celles de Paris Match, ou encore du Monde. Même la société des journalistes du Figaro avait appelé à se mobiliser. Ainsi, de nombreux professionnels de l’information étaient présents dans le cortège, comme cette journaliste d’Europe 1 portant un panneau « Quand j’entends le mot violences policières je m’étouffe ». Une citation de Gérald Darmanin datant du 28 juillet 2020, quelques jours après qu’il ait été nommé à l’Intérieur. Le ministre était l’une des cibles des favorites manifestants : de nombreuses pancartes faisaient référence aux accusations de viol et de harcèlement sexuel qui le visent, et d’autres demandaient sa démission.

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A République, point de départ de la manifestation, des militants d’Extinction Rebellion ont réalisé des collages pour dénoncer le floutage des policiers demandé par la loi de sécurité globale. Un peu plus loin flottaient les drapeaux d’Alternatiba. « Nous luttons pour la justice climatique et la justice sociale. Et si la justice est mis en danger, notre lutte n’a plus de sens. Il faut donc la protéger. Or, cette loi la remet en question. Et par ailleurs, elle va mettre en danger nos modes d’action. On sait qu’on prendra plus de risques en tant que collectif si cette loi passe », raconte Gaia, militant du mouvement Alternatiba Paris.

Quelques échauffourées entre les forces de l’ordre et les black blocs ont éclaté à Bastille. Un feu de palette s’est déclenché sur le boulevard Beaumarchais, puis un feu de voiture. Les pompiers sont rapidement intervenus, sous les applaudissements des manifestants. La Banque de France et un kiosque à journaux ont également été dégradés.

Cela n’a pas empêché les manifestants d’arriver par milliers autour de la colonne centrale pour entonner le chant des partisans, lancé par la chanteuse Camelia Jordana. « Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute. »

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