Pesticides : le seul moyen de réduire l’impact c’est de réduire l’usage (06/11/2015)

Le nouveau plan Ecophyto, rendu public le 26 octobre dernier par le ministère de l’agriculture et largement critiqué par la profession agricole, a été débattu ce matin en comité consultatif de gouvernance. FNE salue la réaffirmation par le ministre de l’agriculture de l’objectif de réduction de moitié de l’usage des pesticides et demande que l’indicateur de suivi de cet objectif, fondé sur le nombre de doses utilisées (NODU) et non sur la dangerosité des produits, comme le souhaite une partie de la profession agricole, soit maintenu.

La réduction : un objectif sanitaire et environnemental essentiel

Largement utilisés en agriculture mais aussi en zones non agricoles comme les parcs et jardins, les pesticides imprègnent aujourd'hui tous les milieux : l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, nos assiettes, avec des conséquences pour notre santé et celle des agriculteurs qui manipulent ces produits.

Face à cette urgence environnementale et sanitaire, la seule solution selon FNE est de réduire globalement l’utilisation de ces pesticides. Or depuis plusieurs semaines le gouvernement subit une pression importante d’une partie de la profession agricole pour remplacer l’indicateur actuel de suivi du plan, fondé sur le nombre de doses vendues chaque année en France (le NODU), par un indicateur beaucoup plus complexe fondé sur la quantité de pesticides, pondérée par la dangerosité des produits.

Pour Claudine Joly, chargée du dossier Pesticides à FNE : "Ce nouvel indicateur nous inquiète énormément. Il faut bien savoir qu’aucun indicateur ne peut mesurer les risques ou les impacts liés à l’ensemble des usages des pesticides, plus grave encore suivant le mode de calcul et les références toxicologiques retenues, on peut lui faire dire à peu près ce que l’on veut mais n’est-ce pas le but de la FNSEA et de l’agri-business ?."

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Gouvernance : les associations de protection de la nature et de l’environnement exclues ?

Le volet régional du plan est renforcé sous l’égide d’une commission agro-écologie mais dans le texte définissant la composition de ces commissions les associations de défense de l’environnement ne sont pas citées : simple oubli ou volonté délibérée de les exclure ?

Encourageons des pratiques qui marchent

Le plan Ecophyto comporte un réseau de fermes de démonstration appelé DEPHY. Environ 2000 agriculteurs sont aujourd’hui engagés dans la réduction de l’utilisation de pesticides. Pour FNE, ce sont ces pratiques qu’il faut promouvoir.

Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles de FNE, conclut : « Avec succès, des agriculteurs mettent en place chaque jour, dans leurs exploitations, des techniques alternatives à l’utilisation des pesticides, à commencer par la rotation des cultures. Ce sont ces pratiques qu’il faut d’urgence diffuser. Le nouveau plan Ecophyto doit avoir pour finalité d’engager l’ensemble de l’agriculture française vers l’agroécologie. »

19:42 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pesticides, écologie, agriculture biologique, fne | |  Facebook | |  Imprimer |