Vouziers : des économies budgétaires à quel prix ? (10/06/2015)
Pour toutes les collectivités territoriales, l'heure est à l'austérité et au resserrement des dépenses. La ville de Vouziers n'échappe pas à cette règle, devant subir non seulement la conjoncture nationale mais aussi les réalités démographiques locales. En effet, deux reflux se rejoignent et se renforcent :
- Le montant global des dotations est revu à la baisse du fait de la politique budgétaire du gouvernement.
- La ville perd des habitants, le pourcentage des versements qui lui revient diminue donc proportionnellement.
Il est toujours possible de jouer sur les recettes, mais les marges de manœuvre sont limitées. Le Conseil municipal a validé une augmentation des impôts locaux lors du vote du budget en avril 2015. La recette générée est relativement faible, et cette majoration des taux d'imposition pourra difficilement se répéter tous les ans.
L'autre possibilité consiste à minorer les charges, ce qui n'est pas simple quand un certain nombre de dépenses sont contraintes (contingent incendie, fluides, ...) et d'autres liées à des équipements municipaux qu'il n'est pas envisageable de fermer (gymnases, centre Les Tourelles, ...).
La ville de Vouziers n'est pas endettée au-delà du raisonnable, et il est envisageable de prévoir une renégociation de la dette. La précédente équipe municipale avait travaillé sur le sujet, l'équipe actuelle a voulu faire de même lors du Conseil municipal qui s'est tenu hier soir.
Mais le débat ne s'est pas déroulé si facilement que prévu.
L'ordre du jour comprenait un point sur le réaménagement d'emprunts sur les budgets Ville, eau et assainissement. Seul le cas de l'emprunt concernant le budget assainissement a été présenté, les négociations concernant les deux autres budgets n'étant pas finalisées.
Mais l'opposition par les voix de Pauline Cosson et Frédéric Courvoisier-Clément a pointé du doigt des imprécisions dans la présentation des chiffrages. Le Maire et son équipe ont semblé ne pas pouvoir apporter de réponse claire à ces interrogations. Frédéric Couvoisier-Clément a également soulevé un point de fond : si l'étalement de la dette sur 10 ans de plus fait baisser l'annuité, l’allongement du remboursement aboutit à un surcoût du montant total des intérêts.
Finalement, en attendant des explications plus complètes, ce point a été reporté à une date ultérieure.
Un autre point concernait l'accessibilité des bâtiments communaux, qui devait être effective au premier janvier 2015 selon la loi "handicap" du 11 février 2005.
En fait très peu d’établissements de la commune qui reçoivent du public sont conformes à la date butoir, comme dans beaucoup de collectivités en France. La loi a donc mis en place des Agendas d'Accessibilité Programmée (Ad'ap) qui laissent un délai aux intéressés pour se mettre en conformité.
La ville de Vouziers possède de très nombreux bâtiments, et elle a choisi de jouer sur les délais pour ne pas avoir à payer d'un seul coup des factures importantes.
Le cas des écoles a été reporté entre 2021 et 2023, en espérant que d'ici là le nouveau pôle scolaire sera construit.
Pour l'Hôtel de Ville, les travaux sont repoussés à 2020, et pour d'autres lieux des dérogations sont demandées : les travaux sont considérés comme disproportionnés pour les églises de Chestres, de Baise et de Condé, ainsi que pour les cimetières de ces anciennes communes maintenant fusionnées ou associées avec Vouziers. Des dérogations sont également demandées pour d'autres lieux, notamment le FJEP-CS.
Mais ces dérogations ne seront pas automatiquement accordées, et le report des travaux pour les écoles actuellement en service ne règle pas le problème de leur avenir. Si un pôle scolaire est construit, que faire de 4 écoles qui ne seront pas aux normes ? Leur utilisation sera très compromise et leur revente sera rendue difficile. Le problème est donc repoussé, alors que les travaux de mise aux normes sont chiffrés à 513 000 € pour les 2 écoles maternelles et les 2 écoles élémentaires.
Le recours à ces agendas d'accessibilité montre un retard considérable de la Ville dans la mise aux normes accessibilité. Si l'étalement des travaux semble inévitable, il aura un coût :
Un coût humain par le fait que des bâtiments publics resteront encore inaccessibles pendant de longues années aux handicapés.
Un coût financier, car le report de travaux à échéance lointaine et l'incertitude de la programmation des modifications nécessaires laissent la charge financière aux équipes suivantes, en particulier pour les écoles de la Ville.
En dehors de ces points, on retiendra que le Contrat Enfance Jeunesse a été voté, ainsi que le Projet Éducatif Territorial. Les Nouvelles Activités Péri-éducatives (NAP) sont modifiées. Elles dureront 1 h30 pour les écoles primaires, les lundis et jeudis pour Dodeman et les mardis et jeudis pour Taine. Pour les maternelles, elles dureront une heure et seront placées en fin de journée (de 16 à 17 h).
Le vote des subventions a vu la demande de la CGT approuvée à l'unanimité pour un montant de 250 €, alors que l’opposition municipale avait toujours protesté contre ce choix et refusé de voter la somme en faveur du syndicat. Le passage à la position majoritaire a manifestement modifié le jugement des élus de droite sur l'utilité d'une section syndicale locale.
Notons également qu'un"Espace Métier" sera installé au CPR. Ce lieu d'information sur les métiers existants et sur la formation professionnelle sera créé au sein des locaux réaménagés de la Mission Locale.
En information préalable, le Maire a annoncé un nouveau report du jugement concernant A.M.I. l’audience étant repoussée au 24 juin.
L’école Dodeman
20:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : finances locales, emprunt, accessibilité, vouziers, conseil municipal, handicapés | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
L'austérité n'est pas pour tous . c'est un fait bien connu
Il suffit de lire l'article sur médiapart , un scandale de plus .
http://www.liberation.fr/politiques/2015/06/17/les-senateurs-ump-touchaient-chaque-annee-8-000-euros-d-etrennes_1331655
Les sénateurs qui sont déjà royalement payés à savoir ( là c'est l'UMP)
5400 euros de rémunération
6000 e de frais de mandat
7500 e pour les collaborateurs plus d'autres d'avantages (train , avion , retraite en or )
ont touchés pendant 12 ans des étrennes , pas une petite enveloppe comme le facteur ou la concierge mais 8000 euros par an et par sénateur
Mais à part cela les élus cherchent ou faire des économies , ils n'oublient pas de rogner les avantages des salariés , des retraités des famille mais ils se gardent bien de diminuer leur train de vie , pourtant plus aucun électeur ne peux cautionner de telles dérives .
Même si rien n'est illégal , c'est immoral et c'est très grave dans un pays ou la misère augmente chaque jour
Écrit par : rejane | 18/06/2015