Sivens, le off du salon de l’agriculture (05/03/2015)
Communiqué de la FNE en date du 04 mars 2015
A deux jours de la décision du Conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension monte d’un cran autour de la zone humide du Testet. FNE dénonce les actions d’intimidation de même que l’inégalité entre la réponse policière face aux milices pro-barrage et le comportement des forces publiques vis-à-vis des zaddistes et des autres occupants de la zone.
Le monde agricole met les élus sous pression.
FNE regrette l’attitude de plusieurs syndicats agricoles qui ont appelé à bloquer pendant toute la semaine les routes permettant d’accéder à la zone humide. L’augmentation du nombre de gendarmes présents sur le site, du fait de la montée de la violence orchestrée par des agitateurs issus de syndicats agricoles, démontre que les risques de débordement sont réels. L’attitude des représentants officiels du monde agricole dans le département du Tarn est en contradiction avec la volonté de dialogue affichée dans le cadre du groupe de travail mis en place par la ministre de l’écologie pour sortir de l’impasse.
Nos reproches sur la forme
Plus de deux ans ! Il aura fallu plus de deux ans pour que les incohérences du projet, pointées depuis le début par le collectif Testet et les associations Nature Midi-Pyrénées et FNE Midi-Pyrénées, soient enfin portées par des experts indépendants. Les opposants au projet ont constaté très tôt que ce barrage est contraire à la raison. Afin de faire entendre leurs arguments, ils ont, à plusieurs reprises, fait des propositions de dialogue. La réponse du Conseil général a toujours été la même : le passage en force. Plusieurs militants ont dû engager une grève de la faim pour demander seulement une expertise indépendante ! Sans attendre le rapport commandé par le ministère de l'Écologie, les porteurs du projet ont fait raser des dizaines d'hectares situés en zone humide, tentant ainsi de rendre la situation irréversible.
Etudier les besoins et la capacité
Nous demandons qu’une étude indépendante détermine les besoins de même que la capacité déjà existante. Pour FNE, il ne fait pas de doute que cette étude démontrera qu’un usage optimisé des infrastructures déjà présentes sur le territoire concerné pourrait répondre aux besoins en eau.
Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : «Nous attendons toujours de l’Etat, et en l’occurrence du Préfet du Tarn, qu’il abroge son arrêté autorisant le barrage. L’agro-écologie prônée par le gouvernement doit se développer dans les territoires. Avec l’avènement de ce nouveau modèle agricole, les besoins en eau des agriculteurs vont obligatoirement diminuer et n’imposeront plus la destruction de milieux rendant des services inestimables, en premier lieu aux agriculteurs. Nous voulons que cessent d'émerger des projets qui ne s’inscrivent pas dans un projet d’aménagement global, qui génèrent un gaspillage d’argent public et qui ne répondent qu’à la volonté de certains de faire du profit, même aux dépens des intérêts de la majorité des citoyens.»
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