Trump : le programme anti-écologique des ultraconservateurs (20/01/2025)

Extraits de l'article d'Edward Maille pour Reporterre

Donald Trump, investi président des États-Unis ce 20 janvier, veut augmenter la production d’énergies fossiles et réduire les moyens gouvernementaux de protection de l’environnement.

Le souvenir de la première présidence de Donald Trump a de quoi inquiéter. Le milliardaire avait retiré les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Il avait détricoté, annulé ou diminué 125 règles et politiques environnementales, selon le Washington Post, avec des conséquences dramatiques.

L’abrogation de régulations pour limiter la pollution durant son mandat avait causé 22 000 morts supplémentaires en 2019, indique une étude publiée dans The Lancet. Son investiture ce 20 janvier comme 47ᵉ président des États-Unis laisse donc craindre, à nouveau, le pire pour l’environnement.

Pour son second mandat, Donald Trump a affirmé vouloir réduire, voire supprimer, le financement de l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Avec ses 18 000 employés, elle met en application les régulations environnementales et veille à leur respect. Son affaiblissement provoquerait une détérioration de la qualité de l’air, de l’eau et des sols.

(...)

Éloignement drastique des objectifs climatiques

Deuxième risque pour le climat avec l’arrivée de Trump au pouvoir : ne pas atteindre les objectifs nationaux de réduction de gaz à effet de serre. Le magnat de l’immobilier souhaite abroger les politiques climatiques de Joe Biden. Celui-ci a mis en place des mesures ambitieuses, notamment grâce à la loi de réduction de l’inflation — Inflation Reduction Act —, dont le coût est désormais estimé à 1 045 milliards de dollars sur dix ans, selon le Penn Wharton Budget Model.

Son objectif est d’encourager la transition vers des énergies vertes, avec des subventions et déduction d’impôts, et pour le développement de véhicules électriques et d’usines de batteries. « L’inflation Reduction Act est une loi. Donc pour la changer, il faudrait un vote du Congrès. Je ne pense pas qu’il y aura assez de voix [même si la majorité au Congrès est Républicaine]. Car une grande partie de l’argent est envoyée dans des États et circonscriptions dirigées par des Républicains », estime la directrice de l’Initiative pour la sécurité énergétique et sur le climat à la Brookings Institution, Samantha Gross.

(...)

La justice, dernier rempart ?

Face à ces perspectives, les associations et ONG peuvent essayer d’obtenir des victoires à l’échelle locale, mais aussi juridique. Les tribunaux ont vu ces dernières années de nombreux dossiers arriver, offrant autant de victoires écologiques que de bonds en arrière. En juin dernier, une décision de la Cour suprême mettait fin à la doctrine Chevron, avec comme potentielles conséquences l’affaiblissement du rôle des agences gouvernementales pour protéger l’environnement.

Le président nomme les juges fédéraux, ensuite confirmés par le Sénat. De la même manière que Joe Biden a nommé des juges libéraux, dont l’interprétation du droit peut s’apparenter aux politiques des Démocrates, Donald Trump pourrait nommer des juges conservateurs moins enclins à statuer en faveur de l’environnement.

« Pendant le mandat de Joe Biden, on a vu de nombreuses industries porter plainte dans des États comme le Kentucky ou le Texas, pour avoir un jugement plus favorable par un juge nommé par Donald Trump, explique Kym Meyer, directrice des litiges au Southern Environmental Law Center. Mais pour remettre en cause les mesures de Donald Trump, on ira porter plainte auprès de juges plus justes et impartiaux. »

victory-trump-EU-m.webp

22:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump, écologie, reporterre | |  Facebook | |  Imprimer |