Rémi Fraisse : 10 ans déjà (25/10/2024)

Publié par FNE le 24 octobre 2024

Le 26 octobre 2014, il y a maintenant 10 ans, Rémi Fraisse, jeune écologiste, bénévole de Nature Midi Pyrénées (désormais Nature en Occitanie), membre de FNE Occitanie-Pyrénées, perdait la vie lors d’un rassemblement sur deux jours pour la sauvegarde de la zone humide du Testet contre le projet destructeur du barrage de Sivens, suite à un tir de grenade offensive de la gendarmerie dans la nuit. 

À quelques jours de cette date anniversaire, nos pensées se tournent vers lui, en particulier vers sa famille, pour lui rendre hommage. Nous appelons également à ce que des mesures soient prises afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise, en renforçant la démocratie environnementale et en donnant à la justice les moyens d’aller plus vite que les bulldozers.

Le partage de l’eau, au cœur de l’actualité

C’est la problématique du partage de l’eau qui a généré le conflit autour du barrage de Sivens. Barrages, méga-bassines : ces projets génèrent beaucoup de tensions ces dernières années, mais pourquoi ? Derrières ces tensions, souvent des cultures gourmandes en eau, inadaptées localement et au dérèglement climatique en cours (sécheresses et inondations), mettant au premier plan beaucoup d’idées reçues sur l’irrigation des cultures.

Pour limiter ces tensions autour du partage de l’eau, France Nature Environnement (FNE) a publié ses 15 propositions pour une agriculture plus durable et plus juste (voir proposition numéro 5).

Injustice environnementale

Dans de nombreux projets, comme dans le cas de Sivens ou de l’A69, alors que les avis des organismes consultatifs sont défavorables - experts du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), services de l’État, études ou encore consultations – l’autorisation est délivrée par l’État et les travaux commencent sans attendre que la justice ne se prononce. Pourtant, lors de ces études, l’impact sur le milieu et de nombreuses espèces protégées, et donc l’impossibilité d’un tel projet à cet endroit, avait été soulevé.

On se retrouve alors avec d’un côté des intérêts privés qui veulent passer en force avec le soutien de l’État en se disant qu’après on ne pourra plus reculer. Les nombreuses victoires juridiques de FNE dans l’affaire de Caussade, avec l’État qui fait la sourde oreille et refuse de faire appliquer les décisions rendues par la justice, tendraient à leur donner raison. Et de l’autre des citoyen·nes, organisé.es en associations de protection de l’environnement, qui souhaitent protéger le vivant, avec un sentiment d’injustice, et qui manifestent leur mécontentement.

Pour Sivens comme pour Caussade, la justice nous avait pourtant donné raison.

Alors, que la réponse de l’État devrait être de favoriser la démocratie environnementale, France Nature Environnement s’inquiète que sa réponse soit de plus en plus souvent celle de la répression des militant·es et activistes de défense de l’environnement.

En Occitanie, cela amène également une certaine impunité des syndicats agricoles qui vont jusqu’à menacer et intimider les militant.es de nos associations en dégradant leurs locaux.

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