Les zones humides, véritables alliées face aux crues (31/01/2018)

Communiqué de FNE le 31.01.2018

Près d’un millier d’experts viennent de placer les risques environnementaux liés aux conditions météorologiques extrêmes en première position des risques mondiaux globaux en 2018. Les fortes crues actuelles nous le rappellent une fois de plus : les effets des changements climatiques sont aujourd’hui indéniables. Pour lutter contre ces événements extrêmes, certains milieux naturels, les zones humides, sont nos meilleurs alliés. Alors que la Journée Mondiale pour les zones humides se tiendra le 2 février prochain, France Nature Environnement rappelle que celles-ci ont un rôle primordial à jouer, et ce également en milieu urbain, et qu’il est nécessaire de les préserver.

Lutter contre les inondations grâce aux zones humides

Dans les espaces urbains[1], les zones humides prennent différentes formes : mares, marais, tourbières, étangs, lagunes, estuaires, prairies humides, boisements humides, bords des cours d’eau... Ces milieux naturels peuvent être artificialisés, aménagés par l'Homme. C’est le cas par exemple des mares dans les parcs et jardins urbains. Regorgeant de bienfaits, les zones humides sont pourtant encore trop souvent considérées comme inutiles : en France, 67 % d'entre elles ont disparu entre 1960 et 1990.

Véritables milieux tampons, les zones humides sont des régulateurs face aux phénomènes climatiques extrêmes. Elles absorbent par exemple les trop-plein d’eau en cas de crue, réduisant significativement les effets des inondations. Territoires à haut risque vis-à-vis des inondations, en raison du nombre élevé et concentré de personnes directement exposées, les villes ont donc tout intérêt à préserver ces milieux : ils préservent ainsi leurs infrastructures mais aussi, et surtout, leurs habitants.

Inondations, pollutions, canicules… les nombreux atouts des zones humides en ville

Les zones humides peuvent rendre de nombreux services précieux, de manière très efficace. Elles sont par exemple un moyen très peu coûteux pour épurer les eaux usées urbaines, en piégeant naturellement les éléments polluants. En période de sécheresse et de canicule, ces milieux ont la capacité de restituer l’eau emmagasinée et d’humidifier l’air ambiant pour le rafraichir. En véritables éponges à bruit, les zones humides absorbent également une partie des nuisances sonores des villes, et offrent un cadre calme, frais et ressourçant aux citadins. Poissons, roseaux et herbes, plantes médicinales ou encore fruits... ces milieux regorgent enfin de ressources qui s'avèrent être de sérieux atouts économiques, touristiques et pédagogiques pour les villes.

Dossier : « Les zones humides, précieuses alliées des villes face aux inondations, pollutions, canicules... »

Les zones humides face à l’urbanisation croissante

Cependant, ces services ne sont possibles qu’à condition que les zones humides soient préservées et en bon état. Aujourd’hui, la moitié des habitants de la Terre vit en ville ; d’ici à 2050, ce sera plus des 2/3. Les projets immobiliers drainent, assèchent, comblent ces milieux naturels. Pourtant, il est largement possible de faire cohabiter zones humides et urbanisme, et des outils existent. Basés sur des inventaires de zones humides, ces instruments à la portée des pouvoirs publics concernent l’intégration de ces milieux essentiels dans les documents d’urbanisme, la maitrise du foncier par exemple par l’achat de milieux humides, ou encore la mise en place de plans de gestion.

Marine Le Moal, coordinatrice du réseau Eau & milieux aquatiques de France Nature Environnement, insiste sur le fait que « la prise en compte des zones humides dans les aménagements urbains est amplement possible, de nombreux exemples existent partout en France. Il s’agit pour les pouvoirs publics d’accepter et d’oser concilier préservation des zones humides et documents d’urbanisme. En France, l’enjeu est là : articuler les différentes politiques entre elles pour que les enjeux environnementaux ne se retrouvent plus en concurrence avec les autres grandes politiques, qui sont par ailleurs dotées de moyens financiers largement supérieurs à ceux dédiés à l’environnement. Mais Notre-Dame-des-Landes et sa zone humide d’importance nationale le montrent : les choses sont en train d’évoluer, le respect de la nature entre dans les esprits et oriente les choix des décideurs dans le sens d’un avenir durable ».

[1] Et selon la définition nationale (article L.211-1 du code de l’environnement)

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