Fermeture de 17 réacteurs d’ici à 2025 : une annonce à concrétiser et à amplifier ! (10/07/2017)
Communiqué du réseau "Sortir du Nucléaire"du 10 juillet 2017
Avec cette annonce, le dogme de la non-fermeture de centrales est enfin brisé, ce qui doit être salué. Quels que soient les projets d’EDF, Nicolas Hulot semble avoir pris en compte le principe de réalité. En effet, en raison du vieillissement des réacteurs, de l’état inquiétant du parc nucléaire et du coût exorbitant des travaux du "Grand carénage", dont les effets sont limités, il était dangereux et illusoire de prétendre prolonger le fonctionnement de tous les réacteurs et des fermetures s’imposent.
Pour que cette déclaration ne reste pas un effet d’annonce, elle doit être concrétisée sans attendre, avec un calendrier de fermeture et des décisions claires. Il est possible de commencer dès maintenant en déclarant l’arrêt définitif des réacteurs actuellement à l’arrêt pour raison de sûreté. Il faut souhaiter que Nicolas Hulot ait les coudées franches pour que, a minima, les 17 fermetures évoquées aient lieu, et ce dans le quinquennat.
Pour autant, le projet de M. Hulot doit être amplifié : le chiffre de 17 réacteurs reste inférieur à ce qu’il serait souhaitable et possible de fermer d’ici à 2025. La Direction Générale de l’Énergie et du Climat elle-même avait déjà évoqué en 2014 un « non-besoin » d’une vingtaine de réacteurs d’ici à 2025 en raison du développement prévu des énergies renouvelables et de la baisse des consommations électriques. Du point de vue du risque, l’objectif de fermeture de 17 réacteurs devrait être au minimum multiplié par deux : en 2025, 34 réacteurs auront atteint ou dépassé les 40 ans de fonctionnement, durée que même l’Autorité de sûreté nucléaire préconise de ne pas dépasser.
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle donc Nicolas Hulot non seulement à concrétiser cette annonce et à l’amplifier, mais à aller plus loin encore. Il est inutile et dangereux de laisser perdurer une industrie polluante et en déclin, qui entrave le développement des énergies renouvelables. Pour faire décoller la transition énergétique et éviter que le nucléaire ne pèse encore plus lourd dans les finances publiques, la réduction de la part du nucléaire ne suffit pas. Un plan pour une sortie rapide du nucléaire, qui anticipe la fin de cette filière et organise la reconversion de ses travailleurs, est nécessaire.
Enfin, fermer de vieilles centrales ne suffit pas si elles doivent être remplacées par des réacteurs tout aussi dangereux. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ renouvelle sa demande adressée à Nicolas Hulot de refuser la mise en service de l’EPR de Flamanville.
22:13 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : centrale nucléaire, nicolas hulot, sortir du nucléaire | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Fermer 17 réacteurs en 8 ans ne semble pas irréaliste. Cela me paraît souhaitable. Ce sera, si ces fermetures seront bien effectives, quand même une petite révolution. On n'a pas l'habitude d'une telle décision courageuse.
On verra.
Daniel
Écrit par : Doyen | 11/07/2017
C'est bien de les fermer mais encore faut il pouvoir les démanteler rapidement, ce qui représente également un coût important sans comlpter sur une surveillance des sites. Il faut aussi pouvoir compenser ses fermetures. L'éolien ? Il en faut beacoup et c'est moche et bryant. Je pense qu'il faudrait commencer par trouver une véritable solution de compensation de même taille
Écrit par : CAMUS JC | 12/07/2017
Ne serait-il pas possible, avec ces fermetures, d'engager une réflexion sur la "sobriété" qui devrait prévaloir dans nos sociétés de consommation responsables directement et indirectement de la "sixième extinction" des animaux habitant notre planète Terre. Ce sujet revient à l'ordre du jour après les études scientifiques qui viennent d'être publiées confirmant dramatiquement ce que d'autres chercheurs avançaient il y a une dizaine d'années.
Ce drame inouï sera espérons-le repris par la communauté mondiale lors des COP. Des mesures de grande ampleur devront être prises en urgence et sur le très long terme sinon après les animaux, c'est l'humanité qui sera menacée.
Daniel
Écrit par : Doyen | 12/07/2017