Alep : vers de nouvelles atrocités ? (15/12/2016)
Communiqué d'Amnesty International le 14/12/2016
Les informations choquantes transmises par les Nations unies, selon lesquelles des dizaines de civils ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires aux mains des forces gouvernementales syriennes avançant sur l’est d’Alep, font craindre des crimes de guerre.
L’organisation exhorte les différentes parties au conflit à protéger de toute urgence la population civile. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a affirmé disposer d’éléments crédibles indiquant que 82 civils ont été abattus par des membres des forces gouvernementales et alliées chez eux ou dans la rue au cours des derniers jours.
Des informations guère surprenantes
Le fait que les forces gouvernementales syriennes tuent de sang froid des civils - y compris des mineurs - à leur domicile est profondément choquant mais guère surprenant, compte tenu de leur comportement jusqu’à présent. Des exécutions extrajudiciaires de ce type constitueraient des crimes de guerre.
Depuis le début du conflit, les forces gouvernementales en Syrie, soutenues par la Russie, font fréquemment preuve d’un mépris total pour le droit international humanitaire et le sort des civils. Elles prennent régulièrement les civils pour cible, stratégie utilisée durant des opérations militaires
Elles ont recours, de façon massive, à la détention arbitraire, aux disparitions forcées en masse et à des actes de torture et autres formes de mauvais traitements. À l’heure où les forces gouvernementales prennent le contrôle de l’est d’Alep, le risque qu’elles commettent de nouvelles atrocités fait craindre le pire pour les milliers de civils encore pris au piège dans la ville.
L'inaction de la communauté internationale
Ces derniers mois, le monde, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, a regardé sans agir le massacre quotidien de civil à Alep et la transformation d'Alep Est en tombeau.
L’inaction générale face à une telle inhumanité est honteuse. L’absence d’obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité permet aux parties, en particulier aux forces gouvernementales, de commettre des crimes de ce genre à très grande échelle.
Il est désormais crucial que des observateurs indépendants soient déployés afin que la population civile soit protégée, et que l’acheminement d’une aide humanitaire soit autorisé, pour que tous ceux qui en ont besoin puissent en bénéficier.
À l’heure actuelle, les blessés ne peuvent être évacués et ceux qui essaient de fuir risquent leur vie. Les parties au conflit doivent laisser les civils souhaitant fuir les combats quitter la zone en toute sécurité.
Alors que les forces gouvernementales avançaient sur la ville ces dernières semaines, des civils de l’est d’Alep nous ont déclaré qu’ils redoutaient des attaques en représailles. La semaine dernière, les Nations unies ont signalé que des centaines d’hommes et de garçons avaient disparu de zones contrôlées par le gouvernement.
Notre organisation avait précédemment souligné que le recours généralisé et systématique du gouvernement syrien aux disparitions forcées contre la population civile était constitutif de crimes contre l’humanité. Il est crucial que des observateurs indépendants soient déployés afin de prévenir des disparitions forcées, actes de torture et autres formes de mauvais traitements supplémentaires.
22:11 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alep, syrie, amnesty international | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Un rassemblement à lieu à Charleville devant la préfecture dimanche 18 décembre à 15h.
Organisé par l'association STOP A LA HAINE DE L'AUTRE
Écrit par : Francis Potron | 16/12/2016
Une propagande honteuse pour effacer les atrocités de la guerre.
Des déclarations politiques, des rumeurs, de fausses nouvelles sont distillées par ceux là même qui prétendent que nous sommes tous victimes d'une manipulation médiatico-politique. Alep ne disparaitrait pas sous les bombes et missiles des aviations russe et syrienne, mais bien par la faute des terroristes de Daech qui ont pris une ville et sa population en otages. Et d'avancer pour preuve de cette manipulation, l'annonce répétée pendant des mois de la destruction du dernier hôpital d'Alep! C'est Russian Today, chaine d'information financée et contrôlée par l'Etat russe, qui orchestre cette campagne,reprise par l’extrême droite, les groupes identitaires mais aussi par le front de Gauche et le Pc, ce qui est plus préoccupant. Daech a été chassé d'Alep par Al Nusra, l'opposition démocratique à Bachar al Assad depuis 2014. Et pourtant ces combattants sont présentés comme de dangereux terroristes. Bachar al Assad est exonéré de tous ses crimes de guerre, tout comme ses alliés russes, iraniens, le hezbollah, les milices chiites. L'enfer auquel est soumis la population civile considéré comme de simples bavardages visant à détourner l'attention du public. Ce qui compte déclarent ces stratèges en politique internationale, c'est de faire un bon diagnostic de la situation en Syrie. Et Poutine est le maitre absolu dans ce domaine! Qu'il faille massacrer femmes, enfants, vieillards et jeunes hommes, qu'il faille écraser une ville entière et la réduire en cendres, tout cela est un mal nécessaire, inévitable et de la faute des opposants terroristes. Aux horreurs de la guerre s'ajoutent donc ces considérations complotistes et négationnistes. À l'effroi s'ajoutent le dégoût, la nausée.
Écrit par : Michel Coistia | 18/12/2016