Vauquois 1914-1918 : des généraux qu'aucune stratégie ne rebute (19/11/2016)

Monsieur et Madame Genand, de l’association des amis de Vauquois et sa région, sont venus vendredi dernier à Vouziers pour parler des combats qui ont rayé de la carte ce village lors de la guerre 1914-1918.

A l'appel de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Vouzinois (ASPV), les curieux d'histoire avaient rempli la salle du CPR où se tenait la conférence. Sans être historiens, les deux conférenciers se sont vauquois,aspv,vouziers,guerre 1914-1918appuyés sur leur expérience et sur celle de leur association pour retracer l'histoire du village de Vauquois. Situé sur un promontoire, le village comptait 168 habitants avant 1914 , vivant de l'agriculture en grande majorité. Ils ont été évacués dès le début de la guerre, et des combats se sont déroulés entre  septembre 1914 et septembre 1918. La ligne de frontvauquois,aspv,vouziers,guerre 1914-1918 entre les troupes allemandes et les troupes française n'a pratiquement pas bougé pendant ces 4 années.

Cet immobilisme est loin d'être lié à une absence de combats. Le point haut constitué par la butte de Vauquois présentait un intérêt stratégique majeur, sa possession permettant d'observer et de contrôler plus facilement un grand secteur environnant.

Jusqu'en mars 1915, de nombreuses offensives se sont succédé, avant que le front ne se stabilise : aux Français la partie sud du village, aux allemands la partie nord. Les attaques étaient précédées d'une préparation d'artillerie intense, ce qui fait que dès les premières offensives, le village a été totalement détruit.

Ces combats étaient très meurtriers, les soldats avançant face à des mitrailleuses : on estime le nombre des victimes à 3.000 tués ou disparus pour l’attaque du 28 février au 4 mars 1915.

A partir de cette date, un deuxième type de stratégie est mis en place : les pionniers et les sapeurs s’enterrent et creusent des kilomètres de galeries d’où partent des rameaux de combats permettant d’infiltrer le réseau ennemi pour lui infliger le plus de pertes possibles à coups de tonnes d’explosif. C’est le début de la guerre des mines.

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La butte de Vauquois devient une gigantesque termitière : 17 km de galeries, 184 pièces constituant le casernement allemand. Une véritable ville enterrée est ainsi créée sous le versant nord. Environ 5 km de galeries et quelques postes de commandement sont creusés du côté français.

La puissance des mines employée va croissante, leur explosion aboutissant à modifier considérablement le paysage. Le 14 mai 1916, à 16h10, explosion de la plus grosse charge posée à Vauquois. Une mine allemande estimée à 60 tonnes de Westfalit fait 108 victimes, bouleversant tout l’extrême ouest de la butte.

Mais ces combats souterrains ne modifient pas de manière notable le rapport de force. Fin 1917, les travaux de construction de galeries s’arrêtent, des deux côtés. Dorénavant, seuls des travaux d’entretien seront effectués.

Le 9 avril 1918, une mine allemande explose à Vauquois. Ce sera la dernière. La dernière mine française a explosé le 21 mars de la même année.

Ce sont les soldats américains participant à la bataille de l'Argonne, qui utiliseront la dernière stratégie. Bien équipées, ces troupes bénéficiaient de chars (construits par Renault). Les soldats américains contournent la butte, alors que les troupes allemandes avaient évacué le secteur en grande partie. Le village est libéré, mais il ne reste plus de village !

Le territoire a été classé en zone rouge à la fin de la guerre, interdisant le retour des habitants. Pourtant , au pied de la butte, des constructions provisoires ont vu le jour, puis des habitations en dur. Mais le sommet de la butte où se situait le village historique garde toujours les cicatrices béantes de ces combats. Le site peut être visité, avec des guides de l'association.

Les informations historiques citées dans cette note proviennent des conférenciers et du site de l'association.

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