Il n'est pas l'homme providentiel (05/07/2016)

Les institutions de la 5e République font de l'élection présidentielle le pivot de la vie politique du pays. Les élections législatives sont surtout faites pour confirmer le vote présidentiel, et les autres élections servent souvent de vote sanction entre deux échéances. Ce système pervertit la démocratie, faisant passer le débat d'idées et le choix de société au deuxième plan, voire même au dernier.

La crise politique actuelle touche non seulement le PS, mais aussi le Front de Gauche et Europe Écologie les Verts. La mise en avant d'un homme providentiel peut sembler constituer la solution pour un certain nombre de militants. Mais en fait de solution, il ne peut s'agir que d'un cache-misère, capable tout au plus de franchir le cap d'un ou deux tours d'élection.

Les défis lancés à notre pays et à la planète  entière sont d'une toute autre dimension. Pour les résoudre, il faudra une réflexion collective qui est la seule capable de pouvoir déboucher sur  une participation active et motivée de la majorité des gens à un changement de société.

Dans ce sens, le refus de Nicolas Hulot d'être candidat apparaît dans le contexte actuel comme une bonne décision, quel que soit le jugement que l'on porte sur sa personne, ses idées ou ses actes. Voici son communiqué annonçant sa décision :

« Après mûre réflexion et nombre de consultations depuis plusieurs mois, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle.

Conscient de l’attente et de l’espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d’un revers de main cette hypothèse. Mais l'honnêteté m'oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire.

Ce que je vois, c’est une société inquiète, fragmentée et désabusée par les crises qui la traversent et par l’absence de réponse politique. Mais ce que je vois aussi, c’est un élan pour inventer un monde meilleur, plus juste et solidaire.

Ce que je veux, c’est fédérer et réconcilier ces aspirations et ces porteurs de solutions autour d’un même projet pour la France.

Ce que je ne peux pas, c'est endosser l’habit de l'homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela.

En revanche, ce que je peux, avec ma Fondation, c’est contribuer dans les mois à venir à additionner les énergies positives de ceux qui ne se résignent pas, pour que le pays se réconcilie et reprenne confiance en lui. »

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