Greenpeace et MSF s’associent pour porter secours aux réfugiés (05/01/2016)
Depuis novembre, des équipes de Greenpeace prêtent main forte à Médecins sans frontières (MSF) sur l’île grecque de Lesbos, où arrivent chaque jour en bateau des personnes fuyant la guerre, la pauvreté et l’oppression.
Horrifiée par la crise continue des migrants en mer Méditerranée, Greenpeace a proposé son aide à MSF et dépêché trois grands canots pneumatiques sur l’île de Lesbos. Deux équipes de bénévoles se relaient ainsi 24h/24 pour prêter secours aux bateaux en mer ou surveiller leur arrivée depuis la Terre. Parmi eux se trouve Romain, un militant de Greenpeace France : « La coopération entre MSF et Greenpeace, c’est l’alliance de l’expertise médicale et de situation d’urgence de MSF, et de l’expertise nautique et technologique de Greenpeace. »
Jusqu’à 16 embarcations de fortune arrivent chaque jour. Elles font en général une dizaine de mètres de long et peuvent transporter jusqu’à 70 personnes. Samedi dernier, Romain a dû envoyer son tout premier « MAY DAY » (message de détresse), car une embarcation était remplie d’eau à ras-bord. « Le plus difficile, c’est de calmer l’équipage. Lorsque les gens crient "help me!", il faut leur faire comprendre que pour les sauver, il doivent rester calmes. Les échanges de regards sont puissants, ces personnes nous remercient à chaque fois du fond du cœur. »
Sur l’île, les gilets de sauvetage s’amoncèlent, témoins à la fois de l’espoir et des souffrances de celles et ceux qui ont fui misère et conflits.
En hommage aux milliers de victimes, et comme un vœu pour cette année 2016, plus d’une centaine de bénévoles de Greenpeace et de MSF, mais aussi d’autres ONG et associations locales, ont décidé ce vendredi 1er janvier d’utiliser quelque 3 000 gilets abandonnés pour figurer un signe de paix. L’immense signe orange, qui se voit depuis la mer séparant la Turquie de Lesbos, comprend aussi les gilets de sauvetage de ceux qui sont morts dans la traversée.
Sauver des vies
« Nous sommes confrontés à des familles qui fuient la violence et prennent des risques inimaginables, nous rappelle Inès, autre bénévole de Greenpeace France présente à Lesbos. Les réfugiés que nous rencontrons sont conscients du risque qu’ils prennent mais ils n’ont pas d’autre choix : la frontière entre la Grèce et la Bulgarie, qui leur permettrait de passer par la terre, est fermée. Et il leur est impossible de prendre l’avion car aucun État européen ne leur octroie de visas. »
Greenpeace pense que fuir les conflits, la pauvreté et les violations des droits humains dans l’espoir d’une vie meilleure, ce n’est pas un crime. Tous ceux qui ont la capacité d’aider devraient faire quelque chose. Nous apportons notre expérience maritime dans cette collaboration avec MSF dans l’espoir de sauver des vies.
D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus d’un million de personnes seraient arrivées en Europe cette année par les voies maritimes, et plus de 3 700 seraient mortes au cours du périple. La plupart viennent de Syrie (49 %), d’Irak ou d’Afghanistan.
Pour suivre les opérations de MSF en Méditerranée : msf_sea
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