Acheter français ne suffira pas (22/07/2015)

Une partie de l’élevage français subit une nouvelle crise économique pendant cette période estivale. François Hollande a appelé à acheter des « produits issus de l’élevage français». Un plan d’urgence doit être adopté aujourd’hui par le Conseil des ministres. Au-delà des mesures conjoncturelles, il faut donner un nouveau cap à l’élevage français pour le sortir de la crise chronique dans laquelle il s’enlise.


Manger des produits français oui, mais pas n’importe quoi

Pour que le consommateur français privilégie la viande et le lait français, il faut le convaincre de leur qualité. La qualité provient de l’alimentation fournie aux animaux : la part de l’herbe, l’absence d’OGM, l’autonomie de l’élevage … La qualité c’est aussi le respect du bien-être animal (espace suffisant, accès au plein air…).Si l’élevage français affiche sa qualité, le consommateur lui donnera sa préférence et acceptera de payer ses produits un peu plus chers1 .

Elevage : les Français ont le droit de savoir

Dans la grande distribution, le lait et la viande sont dévalorisés actuellement du fait de leur industrialisation : le consommateur n’est pas suffisamment informé sur leurs modes de production. Cette banalisation de la production issue du vivant est responsable en partie de la baisse des prix et de la perte de repères des consommateurs.

Pour Camille Dorioz, chargé de mission agriculture de FNE, « Il faut retisser les liens entre l’élevage et le consommateur, mieux repartir l’élevage sur l’ensemble du territoire français. Il n’est pas raisonnable de faire supporter l’essentiel de l’effort d’élevage français au grand ouest (39% des bovins, 70% des porcs, 1er région pour les poulets de chair, poules pondeuse et dindes)2 . D’un côté, le consommateur doit avoir accès à une viande et du lait de proximité et de qualité, qu’il peut facilement identifier. De l’autre, les éleveurs doivent pouvoir bénéficier d’une véritable plus-value sur leurs produits afin d’échapper à la course infernale à l’agrandissement et au productivisme. Leur activité doit être rémunératrice d’autant plus quand elle respecte la nature et l’environnement».

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Soutenir les alternatives à un modèle dans l’ornière

Pour Jean-Claude Bévillard, en charge des questions agricoles pour FNE,« Nous ne pouvons pas laisser les éleveurs français dans cette situation ! Il faut rapidement les aider à changer leurs systèmes pour se tourner vers un modèle durable. L’élevage doit se tourner dès maintenant vers l’agro écologie, à l’image de ce que plusieurs agriculteurs ont déjà engagé.»

Pour Denez l’Hostis, président de FNE,« A l’aube de la COP 21, l’élevage, principal émetteur de gaz à effet de serre du secteur agricole, a un rôle important à jouer : d’une part en réduisant ses émissions via plus d’autonomie alimentaire et d’autre part en sauvegardant les prairies et en renforçant les éléments de biodiversité végétale, puits de carbone essentiel sur nos territoires. Les bénéfices de l’agro écologie s’étendent même au climat, nous avons tous à y gagner, de l’agriculteur aux consommateur en passant par les défenseurs de la nature et de l’environnement ».

1http://www.campagnesetenvironnement.fr/les-francais-prets...
2http://agriculture.gouv.fr/lelevage-en-chiffres

22:10 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : élevage, agriculture, fne | |  Facebook | |  Imprimer |