2C2A : des questions existentielles (27/05/2015)

L'ordre du jour du conseil de communauté de la 2C2A n'était pas trop chargé ce mardi 26 mai, mais un débat s'est ouvert qui a mis en lumière des questions de fond qui se posent pour l'avenir de la collectivité.

Les premiers points à étudier donnaient rapidement le ton. Il s'agissait de remplacer deux démissionnaires des instances de la communauté de communes : Frédéric Mathias en tant que vice-président et Francis Potron en tant que membre du bureau. Ce dernier a expliqué dans un courrier lu par le Président Signoret les raisons de son départ. Il écrit notamment :

"Mon intégrité d'élu local et de citoyen me contraint à ne pas associer ma présence aux décisions prises en CA de la 2C2A au sein du bureau de cette instance. 

Les manœuvres politiciennes qui ont actuellement lieu au détriment des finances publiques, de nos enfants, de nos familles et de la cohésion de notre communauté sont autant d'actes suffisamment graves pour que ma démission puise ouvrir les yeux à mes collègues élus locaux, et aux populations concernées.

(...)

Je suis aussi peiné de constater que pour des raisons qui m'échappent, le mouvement de défense de l'éducation en milieu rural soit tant méprisé et inconsidéré par le CA de la 2C2A, et n'est ni écouté ni défendu dans un esprit constructif par ses élus".

Si Frédéric Mathias motivait plus sobrement sa démission par des "raisons personnelles", son positionnement dans la suite des débats ne laissait guère de doute sur son analyse critique du fonctionnement des instances de la 2C2A.

Ce sont respectivement Jean-Yves Pic, le Maire de Briquenay et Benoît Singlit, le Maire du Chesne qui remplaceront Francis Potron et  Frédéric Mathias dans les instances communautaires. Seuls candidats aux postes libérés, ils recueilleront une large majorité (90 voix sur 104 votants).

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Le point suivant concernait le Contrat Enfance Jeunesse passé avec la CAF, l'autorisation de signature a été donnée à l'unanimité.

Une demande de subvention pour la réalisation d'un projet de territoire et d'un schéma de mutualisation était ensuite à étudier pour validation par l'assemblée.

Frédéric Mathias attaquait d'emblée sur la légitimité de cette demande, déclarant que le projet lui-même n'avait été discuté au sein de l'assemblée.

Francis Signoret a argumenté sur le fait que cette question avait été débattue au sein de la commission où avait siègé Frédéric Mathias, et qu'il ne s’agissait que d'une demande de subvention, la concertation avec les élus devant se dérouler dans un deuxième temps.

Le ton montait vite entre les deux hommes, dans une atmosphère qui tranchait avec le ton habituel nettement plus consensuel des échanges.

Il s'en est suivi un débat auquel plusieurs élus ont participé, qui a démontré que le sens même de l'existence de la 2C2A  et les modalités de sa gestion étaient loin d'être partagés par tous.

Il existe bien un débat de fond sur le rôle de la communauté de communes. Au départ, il s'agissait de créer un espace collectif de communes volontaires pour porter un projet commun. Beaucoup de délégués ont l'impression qu'il s'agit de plus en plus de la création d'une nouvelle entité dont le rôle principal serait de faire disparaître l'utilité même des communes. Les évolutions annoncées vont dans ce sens (prise compétence eau et assainissement, élection des délégués au suffrage direct, ...).

Ce sentiment de perte de pouvoir au sein des communes crée un malaise certain, d'autant que les élus se voient obliger d'appliquer des réformes qu'ils n’approuvent pas.

A ce malaise s'ajoutent des questions plus particulières, comme celles qui ont opposés le Président à Michel Colin, ou à un certain nombre de délégués sur la question du tri sélectif puis de la suppression des collèges.

Enfin la question de la démocratie dans la 2C2A semble posée, et elle ne se résume pas à l'opposition Francis Signoret contre Frédéric Mathias, mise en évidence lors de l'élection du président lors du dernier renouvellement de l'assemblée. La nécessité d'un plus grand partage de l'information et d'une meilleure concertation a été souligné par Michel Colin, Frédéric Courvoisier-Clément et Benoit Singlit.

Le Président Signoret a insisté sur le fait qu'il était dans l’obligation de respecter des textes de loi dont il n'approuvait pas forcément le contenu.

Finalement, la demande de subvention a été votée, mais avec 28 voix contre et 18 abstentions.

A noter l'absence de participation au débat des élus de la majorité municipale de Vouziers. Ce silence est-il révélateur de positions différentes en son sein? On peut légitimement s'interroger à ce sujet, puisque plusieurs élus de Vouziers, membres de la majorité municipale ont voté contre cette délibération, à l'opposé de leurs colistiers.

Nous reviendrons demain sur deux autres temps importants de ce conseil :

La présentation devant l'assemblée du Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles.

Le rapport sur le prix et la qualité du service d'élimination des déchets ménagers.

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22:08 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : 2c2a, frédéric mathias, francis signoret, francis potron, communauté de commmunes | |  Facebook | |  Imprimer |