Une politique sanctionnée trois fois en une semaine. (31/03/2014)
Les élections municipales de ce mois de mars constituent plus qu'une lourde défaite pour le part socialiste et François Hollande.
Avec 150 villes de plus de 10.000 habitants perdues, le désaveu est évident et massif. On a pu ainsi échapper aux traditionnels débats d'après vote au cours desquels tout le monde se considère comme gagnant.
Mais le revers subi va bien au delà des pertes des villes naguère dirigées par la gauche. Le pouvoir dans le "bloc municipal", qui comprend les communes et les intercommunalités, va de plus en plus vers ces deuxièmes. Elles drainent des dotations en augmentation constante, au détriment des communes. Or dans beaucoup d'endroits, si la ville principale reste au PS, l'intercommunalité risque fort de lui échapper. Ce peut être le cas à Lyon et à Paris pour citer deux des villes les plus peuplées.
Ensuite, ces pertes vont jouer automatiquement sur d'autre élections, en particulier les sénatoriales. Les sénateurs sont en effet élus par un collège de grands électeurs, où les conseillers municipaux ont un grand poids.
Au niveau des députés, les élus socialistes viennent souvent du vivier des maires des grandes villes. Si ce vivier se tarit, il sera difficile pour le PS d’affronter des élections législatives en position de force.
Si cette défaite est cinglante, elle aurait pu s'expliquer par la mise en place d'une politique dont les résultats justifient des sacrifices. Mais deux autres défaites ont encadré ce triste dimanche de mars.
En premier lieu, la publication des chiffres du chômage, que nous avons reproduits dans notre note datée du 26 mars. Ils sont mauvais et presque deux ans après l'élection de Hollande, l'argument de l'héritage devient largement insuffisant. Beaucoup de Français jugent que la politique menée ne donne pas de résultat satisfaisant en ce domaine.
La troisième défaite est celle de la réduction des déficits publics. C'est sur la nécessité d'atteindre les 3% de déficit que le budget du pays est construit par l'équipe en place. Le gouvernement s'était donné un objectif intermédiaire de 4,1% pour 2013, il n'est pas réalisé. Ce sera 4,3 %, et ce décalage rend irréaliste le retour promis aux 3 % dans les deux ans à venir.
Voici donc le PS face à une défaite d'une ampleur exceptionnelle, et avec des indicateurs socio-économiques qui restent désespérément négatifs. La réalité des chiffres ne permet pas de justifier les sacrifices demandés à l'ensemble des Français.
Heureusement Manuel Valls arrive.
21:18 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : elections municipales, chômage, déficit public, manuel valls | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Il est donc inutile d'attendre un coup de barre à gauche , Manuel Valls étant bien à droite du PS , je ne pense pas que ce message envoyé par F Hollande soit bien entendu par les électeurs de gauche qui ont voté il y à 2 ans pour le CHANGEMENT MAINTENANT!!!
il est vrai que le PS a laissé sur le bord du chemin une bonne partie de son électorat : les ouvriers, le résultat de cet abandon était aussi dans les urnes et dans le fort taux d'abstention
Un changement d'équipe , ou un changement d'homme , n'est pas très important ce qui importe c'est pourquoi FAIRE ? , autrement dit quelle politique de GAUCHE va se mettre en place sans étrangler une grande majorité de français qui vraiment en ont marre et n'en peuvent plus, chaque jour la misère est grande en France
D'autres élections arrivent le pire est à craindre , sans parler des sénatoriales ou là l'affaire est entendue avec les grands électeurs qui viennent de gagner les mairies.
Il reste à voir la composition du nouveau gouvernement , le PS seul ? ou avec qui ? et pour faire quoi rapidement?
La note de ce début de quinquennat vient d'être payée cash cela va t'il servir?
Écrit par : rejane | 01/04/2014
Les décisions politiques au niveau d'un pays n'ont d'effets pratiques que très tard. On peut comprendre l'impatience des Français. Ils viennent de le manifester de façon spectaculaire.
Je crois cependant que les mesures prises vont dans la bonne direction et Manuel Valls les confirmera.
Les critères économiques et sociaux habituels ne sont pas bons, certes. A qui la faute ? A nous, aux Français et qui plus est, quelque soit la couleur politique des dirigeants.
Notre pays vogue dans dans un monde de compétition, qu'on le veuille ou non. Il faut donc retrousser ses manches. Notre politique de gauche consiste à équilibrer le partage des résultats. Je m'excuse auprès de nos amis d'extrême gauche car je prétends que leur politique économique et social n'a jamais donné satisfaction dans aucun pays du monde.
Daniel
Écrit par : Doyen | 01/04/2014
pourquoi la politique économique et sociale du PS donne satisfaction ? il est possible d'être mal entendant mais sourd à ce degré là , c'est grave il me semble.
Je connais peu de monde autour de moi ayant voté à gauche il y a deux ans et qui se retrouve au lendemain d'une vraie défaite , satisfait avec comme réponse vous voulez une inflexion à gauche je nomme Valls , qui entre nous à fait 6% aux primaires socialistes , c'est une double peine pour les électeurs de gauche , au moins pour un certain nombre
Bon d'un autre côté Valls sera vraisemblablement grillé pour la prochaine élection , c'est un calcul aussi ............
Écrit par : rejane | 01/04/2014