Rejet de la loi d’amnistie .... Ils ont osé ! (24/04/2013)
Article repris du blog du syndicat CGT du Conseil Général des Ardennes
Certains droits sont essentiels à la Démocratie : défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale, le droit de grève, participer à la détermination collective des conditions de travail… (alinéas 6, 7 et 8 du préambule de 1946).
C’est donc légitimement que nombre de salariés manifestent au travers de mouvements sociaux pour défendre les conditions de travail, préserver l’emploi et les services publics ainsi qu’un système de protection sociale efficace et solidaire.
Pendant la période gouvernementale précédente, la violence des relations sociales s’est accentuée, les plans de licenciements se sont multipliés entrainant pour les salariés de véritables traumatismes auxquels ils n’ont pas toujours pu faire face. Dans ces situations, les syndicalistes se retrouvent en première ligne de la défense de l’ensemble des salariés qui les mandatent.
La loi d’amnistie proposée par les élus du groupe démocrates et républicains s’inspire de la dernière loi d’amnistie de 2002 proposée par Jacques Chirac et votée par la droite. Cette loi n’avait provoqué aucun encouragement à des actes de violence, au contraire elle avait contribué à apaiser le climat social.
En comparaison, la proposition de loi de 2013 a été considérablement « allégée » par l’Assemblée nationale et le Sénat. Malgré cela droite et patronat n’ont eu de cesse de tenir des propos extrêmement virulents, alarmistes en accusant cette loi d’être une incitation à la violence.
Le patronat cherche continuellement à museler le monde du travail, notamment en criminalisant l’action syndicale, mais aussi en tentant d’éviter pour lui-même toutes possibilités de sanctions comme en témoigne le récent texte sur « la sécurisation de l’emploi ».
On s’attendait à ce qu’un gouvernement à majorité socialiste soutienne cette loi d’amnistie a minima. Il n’en n’est rien ! La Commission des lois, sur demande du gouvernement, vient de rejeter ce matin la proposition de loi.
Le gouvernement et l’Assemblée nationale, en acceptant la criminalisation des salariés et syndicalistes, envoient un message désastreux au monde du travail. Plutôt que de s’en prendre à eux, ils feraient mieux de contribuer par une politique volontariste à empêcher les licenciements et la violence qui les accompagnent.
21:32 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : syndicats, amnistie, combat syndical | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
c'est le changement!!
Écrit par : rejane | 24/04/2013
Les socialistes cherchent une majorité avec une partie de l' UMP et du centre qui a toujours voté à droite. Hollande a roulé une partie de ses électeurs dans la farine.
Écrit par : sandre08 | 24/04/2013
Si "l'action syndicale" signifie pour vous le droit d'avoir impunément recours à la violence, à la séquestration de personnes, à l'intimidation physique de ses interlocuteurs, à la destruction de biens d'autrui ou publics, à des actions portant atteinte à l'environnement ou à la mise en danger des populations, beaucoup de Français vont décidément avoir du mal à croire au syndicalisme ... Heureusement que le Gouvernement s'est réveillé et n'a pas laissé passer ce texte de loi.
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 24/04/2013
Certains s'inquiétaient du peu d'allant manifesté par le gouvernement, de son manque de vigueur pour combattre le monde de la finance, ennemi déclaré du candidat Hollande. Cet état de fait n'était pas un renoncement politique, simplement le gouvernement dormait.
Il aura fallu une proposition de loi sur l'amnistie syndicale pour le réveiller.
Le magazine "L'Expansion" écrivait le 01 mars :
"la loi prévoit l'amnistie des délits commis entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013 lors de mouvements sociaux tels que les manifestations et autres blocages de sites. Le texte prévoit d'annuler les condamnations pénales et les sanctions disciplinaires pour les atteintes aux biens commises passibles de cinq ans de prison au maximum. Autrement dit, les atteintes aux personnes et les sanctions financières ne seraient pas comprises dans l'amnistie. "
On est très loin de ce que décrit FCC et qu'il interprète comme "un droit d'avoir impunément recours à la violence".
Cette loi voulait créer des conditions d'apaisement, pour des faits passés et dans un cadre très limité. Le refus de ce texte par les députés PS et par le gouvernement est un signal inquiétant en ce qui concerne les choix politiques à venir.
Écrit par : lanvert | 25/04/2013
Loin de moi l'idée de syndicalistes qui usent de la violence pour la violence
J'ai beaucoup manifesté depuis des dizaines d'années et parfois c'était très chaud mais je n'ai jamais utilisé la violence n' y soutenu celle -ci
Par contre depuis quelques années le climat social est tellement tendu , le patronat pousse les salariés à bout avec l'aide du gouvernement dernier que je peux comprendre des hommes et des femmes qui se trouvent acculer par bien souvent des actionnaires ou des patrons" voyous."
Je comprend un père ou une mère de famille qui se bat pour essayer de garder son emploi , sachant très bien qu'il est impossible comme dans la vallée de la Meuse d'en retrouver un autre , il est vrai que certains salariés dont l'emploi est garantit ne connaissent pas la peur du lendemain , et là il est facile de critiquer
Mais voilà ce gouvernement qui se dit de gauche préfère fermer les yeux sur la liste des 3500 nom de voleurs qui planquent leur argent en SUISSE , là c'est bien une amnistie
Il était possible de légiférer sur une amnistie et ainsi apporter un apaisement .
Hier des syndicalistes et des ouvriers ont posé une stèle en marbre à Florange pour je cite :
La trahison de François Hollande
Les mauvais coups s'accumule , il sera difficile de demander a toute cette partie de la population de refaire confiance au PS
Je rappelle à ceux qui semble loin des mouvements ouvriers que si aujourd'hui il y des droits sociaux , des congés payés c'est que des ouvriers ce sont battu pour les obtenir en 1936 il fallait avoir beaucoup de courage pour se lancer dans la rue
Écrit par : rejane | 25/04/2013
Parfaitement raison Réjane,les droits ont été obtenus par des conflits virulents .Des condamnations ont elles eu lieu pour l'incendie du parlement de Bretagne ?Et les députés UMP qui ont parlé d'assassins d'enfants ? C'est vrai qu'il est facile de critiquer les précaires quand on a la garantie de l'emploi.Le maire PS de Florange a fait retirer la plaque.
Hollande oublie qu'il fut élu en grande partie parce que les gens ne voulaient plus des outrances de Sarko.
Écrit par : sandre08 | 25/04/2013
http://www.francetvinfo.fr/image/74vseqgxy-1caa/570/320/1908487.jpg
La plaque a été posée même pour peu de temps , cela en dit long sur la détermination des ouvriers
Écrit par : rejane | 25/04/2013
Mais au fait quelle est la définition de la violence?
Laisser mourir de froid un SDF, est-ce un acte de violence?
Condamner une famille à l'humiliation en la plongeant dans le désespoir, est-ce un acte de violence?
Priver de tout espoir d'avenir un jeune de 20 ans, est-ce un acte de violence?
Fermer une entreprise qui fait d'énormes bénéfices, est-ce un acte de violence?
planquer du fric dans un exil fiscal, est-ce un acte de violence?
harceler au travail un ouvrier ou un cadre et le pousser au suicide, est-ce un acte de violence?
Écrit par : coistia | 25/04/2013
"La violence se donne toujours pour une contre-violence, c’est-à-dire pour une riposte à la violence de l’autre." [Jean-Paul Sartre]
Cependant, notre société est régie par des lois que nous avons définies et qui nous protègent. Faire preuve de clémence et accorder certaines circonstances atténuantes pour des cas bien particuliers est de la responsabilité des juges et de la justice, pas des politiques. Amnistier purement et simplement des personnes qui ont enfreint nos lois, c'est nous mettre tous en danger.
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 26/04/2013
T'as raison Frédo (...)
Écrit par : sandre08 | 26/04/2013
Commentaire modéré par l'An Vert.
Notre règle reste que tous les avis sont permis, hors les propos racistes ou d'intolérance.
Sur la forme, nous n'acceptons ni les attaques personnelles ni les insultes qui ne peuvent que faire disparaître le débat.
Écrit par : lanvert | 26/04/2013
Merci Sandre08nounet (...)
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 26/04/2013
Une société de droit mais qui protège qui?
Quand on analyse les règles du droit, quand on sait comment on peut les contourner, les défier en jouant la montre par exemple, quand on a sous les yeux des exemples terriblement parlants comme cette femme condamnée à 1 mois de prison pour avoir volé un morceau de viande et les Chirac jamais condamnés pour les frais de bouche exorbitants(400 euros par jour pendant la période où ils vécurent à l'Elysée), on comprend que le droit ne signifie pas automatiquement "LA JUSTICE". Il y a, faute de lois, des quantités de violences impunies. Ce que réclament les ouvriers à un gouvernement de Gauche c'est qu'il établisse des lois qui les protègent de violences sournoises dont ils sont victimes. Comme ces violences, toujours impunies suscitent de leur part des contre-violences, elles, punies, alors et c'est logique, ils demandent qu'une amnistie s'applique à ces dernières.Pour être clair en ce qui me concerne : je suis contre toutes les violences, je dis bien contre "TOUTES". Mais je ne supporte pas l'idée que certaines soient réprimées quand d'autres, pourtant bien identifiées, restent impunies.Selon que tu seras puissant ou misérable....
Écrit par : coistia | 26/04/2013
Sébastien Migliore - CGT :
"Vendredi 12 avril, Sébastien Migliore a été condamné pour un jet d'oeuf par les juges de la cour d'appel de Nîmes à 2 mois de prison avec sursis, 2 000 € d'amende, 100 € pour chacune des douze parties civiles (des policiers) et aussi 5 ans d'inéligibilité, ce qui est problématique pour ce jeune homme qui est élu à Cendras et au Pays grandcombien."
http://www.midilibre.fr/2013/04/17/ales-severement-condamne-en-appel-pour-un-jet-d-oeuf-un-syndicaliste-cgt-porte-un-recours-devant-la-cour-de-cassation,680325.php
Pour reprendre les citations hors-contexte ;) => Eric Weil : « Il est légitime de désirer ce qui réduit la quantité de violence qui entre dans la vie de l’homme, il est illégitime de désirer ce qui l’augmente »
Pour finir le pouvoir législatif est en principe indépendant du pouvoir exécutif, la loi d’amnistie devrait donc passer :))
Écrit par : Julien P. | 28/04/2013
Que dire à "Eric Weil" sinon que je suis tellement d'accord avec lui et qu'il me semble donc juste de "désirer" que soient punis les individus qui croient avoir le droit de jeter des oeufs sur les forces de l'ordre de notre pays afin de faire dégénérer des manifestations et d'augmenter les risques de violence ... Que d'innombrables délits politico-financiers soient malheureusement restés impunis, nous sommes d'accord; que des gens soient dans des situations catastrophiques parce qu'une poignée de profiteurs ne voient que par le profit, nous sommes d'accord également; mais que tout cela serve à légitimer des violences ou des violations de la loi, là je ne suis pas d'accord.
Écrit par : Frédéric Courvoisier-Clément | 28/04/2013
Une loi d'amnistie ne légitime pas un délit ou un crime passé, seul un jugement peut revenir sur un premier jugement.
Une loi d'amnistie ne change pas les articles des codes existants, les textes restent identiques après son application.
Une loi d'amnistie est un geste politique qui reconnait qu'il est temps de tourner la page d'une époque, et d'en commencer une autre avec le moins de rancœur possible.
Une telle loi a été voté après la guerre et l'occupation de 39-45, après la guerre d'Algérie, après les événements de mai et juin 1968. Il ne semble pas que cela ait encouragé une répétition de tels événements.
L'arrivée au pouvoir de François Hollande et des socialistes est le moment que beaucoup attendaient pour tourner la page du sarkozysme .
Le vote de l'amnistie sociale (très limitée dans les propositions avancées) montrerait cette volonté politique d'appréhender différemment les rapports de force qui existent dans la société.
Écrit par : lanvert | 28/04/2013
le texte très édulcoré c'est vrai a été voté par les sénateurs PS et radicaux de gauche avec 174 voix pour et 171 voix contre
Madame Taubira a déclaré:" ce texte équilibré et faisant oeuvre de justice"
Au sein même du PS les positions sont vraiment très divergentes , c'est pas nouveau !
Il faut donc attendre et voir le prochain RDV le 16 Mai à l'assemblée nationale , débat ou pas débat?
Écrit par : rejane | 29/04/2013
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/laurence-rossignol-nous-sommes-fiers-notre-vote-l-amnistie-sociale-s-nat-372249
Écrit par : rejane | 29/04/2013