Rapport 2012 : l'ASN souffle le Chooz et le froid (17/04/2013)

L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a publié hier son rapport annuel sur les risques liés au nucléaire civil et sur les mesures prises pour les limiter.

Après avoir lu attentivement les 542 pages du rapport, nous pouvons vous en donner un apperçu significatif. Il concerne notre centrale ardennaise, celle qui se situe au milieu d'un parc naturel.

L'ASN se dit globalement satisfaite du fonctionnement des centrales de notre pays. Il faut relativiser ASN-Logo_0.jpgson jugement puisqu'elle disait la même chose avant l'accident de Fukushima. Puis après celui-ci elle a exigé des mesures importantes et très coûteuses pour renforcer la sécurité des centrales françaises. On ne craint pourtant pas un tsunami chez nous, mais des faiblesses majeures ont été mises en évidence. En particulier la gestion d'une crise grave nécessite des équipements spécifiques et sécurisés et ces équipements n'existaient pas.

Reste qu'un accident est par définition imprévu, et que les 542 pages du rapport analysent le passé et le présent mais sont bien incapable d'écrire un scénario qui se déroulerait dans un avenir plus ou moins proche. Un accident grave est en général la rencontre de trois éléments : une installation ou un site dangereux, une gestion humaine qui reste toujours faillible et  un événement imprévu ou mal anticipé.

main.php?g2_view=core.DownloadItem&g2_itemId=237&g2_serialNumber=2Pour Chooz nous avons déjà l'installation, la gestion humaine et ses incertitudes il ne reste plus qu'à espérer qu'un événement exceptionnel n'arrive pas à un mauvais moment.

En ce qui concerne cette gestion humaine, l'ASN est sévère avec le site de Chooz. Voici le paragraphe consacré à la centrale :

Centrale nucléaire de Chooz

L’ASN considère que les performances du site de Chooz concernant la sûreté nucléaire, la radioprotection, la maintenance et l’environnement rejoignent globalement l’appréciation générale des performances que l’ASN porte sur EDF.

L’ASN considère cependant que le site de Chooz a régressé en matière de rigueur d’exploitation et note une recrudescence d’erreurs de lignages des installations et de planification des essais périodiques. L’exploitant de Chooz B devra porter une attention particulière à ces deux points en 2013. L’ASN note néanmoins que le site n’a pas connu d’arrêt automatique de réacteur en 2012 et n’a rencontré qu’une seule sortie de domaine de fonctionnement autorisé.

L’ASN considère également que la maîtrise des activités de maintenance n’a pas suffisamment progressé, notamment dans la préparation des activités et la qualité des analyses de risques. L’arrêt du réacteur 2 pour visite partielle a été marqué par une prolongation notable compte tenu des dégradations constatées sur la visserie interne des groupes motopompes primaires.

L’ASN a constaté quelques progrès concernant la disponibilité des dispositifs de surveillance de l’environnement et une meilleure gestion de la station de traitement à la monochloramine des effluents de refroidissement ; ces progrès sont néanmoins masqués par le rejet incontrôlé d’acide sulfurique en Meuse, lié à une maintenance insuffisante de certains matériels et d’équipements contribuant à la protection de l’environnement.

Ces réserves son faites par une agence d'Etat dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'est pas classée dans les opposants au nucléaire. On se demande ce qu'aurait pu trouver une inspection indépendante des pouvoirs publics.

21:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rapport autorité de sureté nucléaire, centrale de chooz, ardennes, centrale nucléaire, chooz, asn, sureté nucléaire | |  Facebook | |  Imprimer |