EPR Penly : FNE demande le moratoire (13/07/2010)
Alors que s'achève le débat public sur le second EPR programmé en France, force est de constater que l'énergie nucléaire reste plus que jamais un domaine réservé, où les règles et les lois communes ne s'appliquent pas comme ailleurs. Malgré tout, l’expertise complémentaire réclamée par FNE a démontré l’impasse dans laquelle se trouve la filière nucléaire. Explications
Du « secret défense » au secret comme défense
Ce débat a commencé sous de mauvais auspices avec des déclarations de l'Etat laissant entendre que la décision était déjà prise et que ce débat était de pure forme. Le 11 mai, en plein milieu du débat public, le rapport Roussely sur l'avenir de la filière du nucléaire civil a été remis au chef de l'Etat. Il eut été normal qu'il soit immédiatement rendu public et disponible sur le site du débat afin de clarifier les enjeux. Au lieu de cela, il a été classé secret défense alors qu'il ne s'agit que de nucléaire civil. Pour Maryse Arditi, pilote du réseau Risques Industriels de FNE et représentante du mouvement au débat sur l’EPR : « Ce « secret défense » hante le nucléaire civil, puisque déjà, lors du précédent débat public sur le premier EPR, il avait été évoqué. Pour ceux qui en douteraient encore, cela montre à quel point les nucléaires civils et militaires sont interconnectés. »
L’augmentation du nucléaire ne se justifie pas sous l’angle énergétique
FNE a décidé de participer à ce débat en poursuivant 3 objectifs:
proposer un cahier d'acteur permettant de porter les revendications du mouvement FNE;
participer à une séance publique pour le présenter et se confronter à d'autres acteurs ;
demander un complément d'expertise sur les alternatives.
Le cahier d'acteur s'est focalisé sur 3 points :
1/ Le nucléaire ne peut pas être une réponse au problème climatique mondial car cette énergie ne représente à ce jour que 2,5% de l'énergie consommée dans le Monde. Doubler cette part consisterait à construire ou renouveler un réacteur par semaine pendant 20 ans pour atteindre à peine 5% de l’énergie mondiale consommée .
2/ Cet EPR n'est pas utile pour les besoins en énergie des français. La France va rester exportatrice d'électricité au-delà de 2020 quel que soit le scénario imaginé.
3/ Ce surcroît d'électricité produit un effet pervers immédiat. Pourquoi faire des économies d'électricité ou faire de l'électricité à base d'énergie renouvelable si on en a à revendre !
L'expertise complémentaire a confirmé ce point de vue : cet EPR ne répond pas à des besoins nationaux. Des solutions alternatives peuvent être mises en place !
Pour FNE, cet EPR construit en plus de l'éventuel renouvellement des centrales existantes, comme d'ailleurs le premier EPR, signifie que l'Etat vise une part d'électricité nucléaire encore croissante et une exportation accrue... avec la prolifération des lignes à haute tension aux frontières.
FNE, compte tenu des résultats de l’expertise complémentaire, demande un moratoire sur la construction de l’EPR de Penly 3 en attendant que Flamanville soit terminé et que les premiers retours d’expérience soient connus.
20:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centrale nucléaire, penly, ecologie | | Facebook | | Imprimer |