Nucléaire : un compromis est-il possible ? (01/12/2009)

La question du nucléaire fait-elle partie des points sur lesquels il est possible de ménager ses convictions ?

 

Le réseau "sortir du nucléaire" interpelle les députés d'"Europe-Ecologie", suite au vote d'un texte au parlement européen. Cette résolution incorpore un amendement favorable au nucléaire. Les eurodéputés"Verts" ont voté contre l'amendement, quand il a été présenté. Mais ils ont voté à la quasi unanimité le texte qui reprend cet amendement. Ceci au nom de la politique de compromis, sans laquelle aucune avancée n'est possible à Bruxelles .

 

Fallait-il admettre une telle remise en question de ses choix fondamentaux pour obtenir un texte voté à la très large majorité des députés européens ?

 

 

Le site "basta" revient sur la question .

 

 

Dans un communiqué du 1er décembre 2009, le Réseau Sortir du Nucléaire « demande aux députés européens d’Europe écologie de faire poubelle-nucleaire.jpgle nécessaire pour rectifier leur vote en faveur d’une résolution, adoptée par le Parlement européen le 25 novembre 2009, qui est favorable à l’énergie nucléaire » (voir notre article). Cette résolution mentionne que « le passage, à l’échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme ».

 

« Nous avions voté contre cet amendement déposé par le PPE (la droite européenne, ndlr), précise Yannick Jadot, député européen d’Europe Ecologie, à l’intention de Basta !. Malheureusement l’amendement figure dans le vote final de la résolution. Par contre notre groupe avait déposé un amendement où le nucléaire devait être exclu des mécanismes de développement propre. » Ce dernier n’a pas été adopté.

 

« C’est un compromis politique »


« Nous sommes le groupe au Parlement européen qui combat le nucléaire en permanence, poursuit l’ancien responsable de Greenpeace France. Bien sûr que nous ne sommes pas pour les marchés carbone, on essaie de limiter les mécanismes de flexibilité. Il y a des choses qui ne nous plaisent pas dans cette résolution mais c’est un compromis politique. Devrait-on fermement voter non ? Nous ne sommes pas dans une logique contestataire mais de construction, d’alternative au nucléaire. »

 

« Il s’agit d’une résolution sur Copenhague et pas sur l’énergie », insiste le député européen. Pour lui, « l’essentiel est qu’il y ait un signal du Parlement européen dans la perspective du sommet : 99 % de la résolution parle de choses ambitieuses ». Celle-ci stipule par exemple que l’accord international doit garantir 40 % de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, que l’Europe doit soutenir les pays en développement à hauteur de 30 milliards d’euros minimum par an d’ici 2020 pour leurs efforts de reconversion vers des industries moins polluantes, et que la transition énergétique passe largement par l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Pas sûr que cela suffise à calmer la polémique.

Sophie Chapelle

18:39 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : nucléaire, europe-écologie, sortir du nucléaire | |  Facebook | |  Imprimer |