Décès de Steve : une affaire de trop (02/08/2019)
Communiqué LDH
Le 21 juin dernier à Nantes, lors de la soirée de la fête de la musique, plusieurs personnes ont été contraintes de se jeter dans l’eau suite à une intervention très violente de la part des forces de l’ordre.
Ces dernières n’ont pas hésité à utiliser sans discernement des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement alors que le lieu où se déroulaient les faits était dangereux.
Depuis plus d’un mois la disparition de Steve, tombé dans la Loire, était passée sous silence de la part des autorités. La découverte de son corps le 29 juillet a malheureusement conforté ce que tout le monde craignait.
Il est l’heure aujourd’hui de faire le bilan de cette triste soirée.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) dénonce, une fois de plus, les conditions d’intervention des forces de l’ordre qui ont à l’évidence manqué totalement de discernement, démontrant que le pouvoir choisit la répression comme méthode face aux contestations ou événements de toutes sortes qu’ils soient revendicatifs ou simplement… festifs.
Elle demande que toute la lumière soit faite par le biais d’une enquête judiciaire impartiale, claire et complète.
Le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), sorti le jour même de la découverte du corps de Steve, et ses conclusions selon lesquelles « Il ne peut être établi de lien entre l’intervention de police et la disparition » laissent pour le moins interrogatif devant ce simulacre d’enquête. Même le Premier ministre semble ne pas vouloir se contenter de ce rapport.
La LDH constate que l’IGPN est saisie de centaines de plaintes depuis de nombreux mois sans qu’il y ait de suite, ce qui démontre que cette institution rattachée au ministère de l’Intérieur n’est plus crédible. Etant à la fois juge et partie, l’IGPN ne peut, par sa fonction même, que mettre à mal la confiance que la société devrait avoir en la police.
La nécessité d’une autorité indépendante, comme cela existe dans la plupart des pays européens, devient une évidence car cela pose la question du lien de confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens, socle fondamental de notre démocratie.
La LDH mènera ce combat nécessaire. Elle présente ses condoléances à la famille de Steve et les assure de sa solidarité.
Paris, le 2 août 2019
22:57 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : steve maia caniço, ldh, igpn, hoyade, police | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Il faut désormais avoir peur de la police, à l'instar de la police étasunienne...triste France!
Écrit par : Max | 03/08/2019
Dans un sketch de Coluche , ce dernier disait : "N'ayez pas peur , nous sommes de la police ! "
Malheureusement nous allons vers une spirale de violence voulue par le représentant de la cohésion sociale et nationale ; le Président de La République .
Pensées à ses parents et à sa famille .
Écrit par : jean-jacques | 03/08/2019
Il y a certes une erreur de la police mais pas que. L'organisateur qui a organisé cet événement dans un lieu aussi dangereux. pas de parapets de sécurité, il faut être totalement inconscient et ne rien connaitre en terme de sécurité. Dans toute organisation de manifestation, le premier mot d'ordre prioritaire qui doit être sur toutes les lèvres du staff : la sécurité. L'eau dans le noir ne se voit absolument pas et ne reflète pas ou très peu les lampes. Chute garantie. Ensuite, quand la police est venue pour faire couper la musique, encore une fois l'organisateur aurait obéi et si des personnes n'auraient pas répliqués en jetant des pierres sur les forces de l'ordre........L'erreur de la police est que connaissant la situation dangereuse, il n'aurait pas du lancer l'assaut. Peut être pensait il que le lieu était sécurisé ? Et la mairie qui devait être au courant, n'a pas envoyer une personne pour vérifier que les conditions de sécurité étaient réunis. La police a du tord, mais pas que. Si dès le départ, les mesures avaient été prises, ont n'en serait pas la
Écrit par : MORIN | 07/08/2019