Chômage en juillet : des chiffres et leur lecture politique (25/08/2016)
La publication des chiffres du nombre de chômeurs pour juillet 2016 donne lieu, comme à l'habitude, à des commentaires et des appréciations marqués par une lecture politique des statistiques.
Ainsi, la ministre commente la baisse en catégorie A, mais oublie totalement la hausse des autres catégories, notamment B et C. Pourtant cette hausse annule totalement la baisse de la catégorie A, puisque le total A, B et C progresse, que ce soit sur un mois, trois mois ou un an.
La ministre attribue le bénéfice de la baisse en catégorie A aux politiques mises en place, et à elles seules, sans amener beaucoup d'arguments pour valider sa thèse. Elle conclut son communiqué en affirmant que la loi travail récemment promulguée va amplifier la tendance à la baisse, ce qui retourne plus de la méthode Coué que d'une analyse sérieuse : il faudra des mois avant que cette loi montre un éventuel effet, le temps que les décrets d'application soient publiés et que les acteurs économiques se l'approprient.
Voici les chiffres officiels
Les chiffres nationaux de la DARES
Fin juillet 2016, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit à 3 506 600. Ce nombre diminue sur trois mois de 0,1 % (soit –4 500 personnes) ; il recule de 0,5 % sur un mois (–19 100 personnes) et de 1,2 % sur un an (–44 100 personnes). Sur trois mois, ce nombre augmente de 0,8 % pour les moins de 25 ans (–0,9 % sur un mois et –5,9 % sur un an), recule de 0,3 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (–0,6 % sur un mois et –1,7 % sur un an) et de 0,2 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (–0,3 % sur un mois et +2,8 % sur un an).
Fin juillet 2016, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et ayant exercé une activité réduite dans le mois augmente pour la catégorie B (78 heures ou moins travaillées dans le mois) de 13 300 personnes sur trois mois et s’établit à 735 500. Sur trois mois, ce nombre progresse de 1,8 % (+2,3 % sur un mois et +4,0 % sur un an). Pour la catégorie C (plus de 78 heures travaillées dans le mois), ce nombre augmente sur trois mois de 36 300 personnes et s’établit à 1 200 000. Sur trois mois, ce nombre progresse de 3,1 % (+0,8 % sur un mois et +4,8 % sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B, C augmente donc de 2,6 % sur trois mois (soit +49 600 personnes) ; il augmente de 1,4 % sur un mois et de 4,5 % sur un an.
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 442 100 fin juillet 2016. Ce nombre augmente sur trois mois de 0,8 % (soit +45 100 personnes) ; il progresse de 0,1 % sur un mois (+7 500 personnes) et de 0,7 % sur un an (+39 400 personnes). Sur trois mois, ce nombre augmente de 1,9 % pour les moins de 25 ans (+0,4 % sur un mois et –3,5 % sur un an), de 0,6 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (stable sur un mois et +0,3 % sur un an) et de 1,0 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (+0,4 % sur un mois et +4,8 % sur un an).
Les chiffres locaux de la DIRECCTE :
Fin juillet 2016, dans les Ardennes, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s'établit à 16 920. Ce nombre augmente de 1,6 % sur trois mois (soit + 270 personnes) ; il progresse de 0,3 % sur un mois et diminue de 3,5 % sur un an.
En Alsace Champagne-Ardenne Lorraine, ce nombre baisse de 0,5 % sur trois mois (–0,1 % sur un mois et –2,4 % sur un an).
Dans les Ardennes, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant ou non exercé une activité dans le mois (catégories A, B, C) s'établit à 25 020 fin juillet 2016. Ce nombre augmente de 1,5 % sur trois mois(soit +360 personnes) ; il diminue de 0,2 % sur un mois et de 1,5 % sur un an.
En Alsace Champagne-Ardenne Lorraine, ce nombre augmente de 0,2 % sur trois mois (stable sur un mois et –0,5 % sur un an).
22:06 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chômage, chômage juillet 2016, ardennes, emploi | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Un jour, dans des moments difficile de la vie politique française, le Président de la République, Charles DE GAULLE a lancé aux Français un : "Aidez-moi !".
Pourquoi n'aiderions-nous pas nos Gouvernements de telle façon que nos compatriotes retrouvent plus vite du travail.
Encore une fois, le doute est distillé dans l'article ci-dessus. Avant que la loi "Travail" fasse ses effets, le chômage recule. Trop faiblement, certes. Cette loi "Travail" devrait accentuer cette reprise. L'aide que tous pouvons apporter c'est sans doute de cesser de casser la confiance et d'encourager les entrepreneurs en leur rappelant que nous savons que c'est eux les principaux employeurs.
Certains se contredisent, ils critiquent les entrepreneurs d'une part et d'autre part, les invitent à s'installer dans les zones d'activités de leurs communes.
On ne peut pas être ni aveugles, ni sourds, ni suivistes mais on ne peut pas être non plus manichéens.
Daniel
Écrit par : Doyen | 26/08/2016
Il y a une grande différence entre les présidents De Gaulle et Hollande . Les interventions télévisées du général étaient plus explicatives sur sa politique que le ça va mieux de l'actuel . Le général a toujours accompli sa fonction sans se plaindre que c'était plus dur que prévu ni du manque de bol . Pour quelles raisons , a t-on passé sous silence le rapport sur les créations d'emplois avec les 35 H ? Et puis un président doit aussi être un meneur d'hommes . Comment comparer celui qui a su unir des hommes de divergences politiques ( Action Française, communistes , chrétiens , maghrébins ) et celui qui a divisé son propre camp ?
Ou en est le million d'emplois promis par Gattaz ?
Écrit par : jean-jacques | 27/08/2016
En réponse à Jean-Jacques, les époques sont si différentes que, rien sur cette base, les comparaisons sont impossibles.
Après la guerre, nous entrions dans l'époque des "Trente glorieuses". L'énergie fossile, origine énergétique de l'expansion exceptionnelle que les pays occidentaux ont connue, était produite aisément et donc elle était à bon marché. Notre époque connaît autre chose, une croissance fantastique des moyens de communication. Tout est différent.
Quant à dire que le Général a su unir l'Action française, le Parti communiste, etc. J'ai du mal de concevoir Charles Mauras serrant la main à Waldeck Rochet ou à Maurice Thorez.
Daniel
Écrit par : Doyen | 27/08/2016
Le monde change , la classe ouvrière et laborieuse doit s'adapter sauf une grande majorité de notre classe politique qui préserve ses privilèges légaux mais qui détonnent dans l'effort demandé au citoyen lambada . En raison de l'abstention et du quinquennat les députés et sénateurs ne représentent plus les électeurs mais leur parti .
Je n'ai jamais dit qu'il avait uni les partis politiques mais des hommes qui venaient de ces partis .
Les grands serviteurs de l'Etat ne partaient ni pantoufler , ni vendre leurs carnets d'adresses aux prédateurs de La France.
Si tout est différent , ceux qui visent la fonction présidentielle doivent aussi s'adapter et réagir avec des schémas autres que ceux appris sur les bancs de l'E.N.A pendant les 30 glorieuses .
Écrit par : Jean-Jacques | 28/08/2016
Oui nous sommes en crise et l'époque est bien différente. Pourtant je pense que le Général était intègre comme par exemple payer de sa poche ce qui relevait de sa vie privée. En période de crise nous pourrions attendre de nos politiques qu'ils nous montrent l'exemple et c'est loin d'être le cas.
Écrit par : Fabien Lallemand | 27/08/2016