Un parc naturel régional pour l’Argonne ? Ils disent OUI ! (09/04/2016)
Ce matin, vers 12h30, Olivier Aymont , président de l’association pour un PNR en Argonne, lançait aux 130 présents à l’assemblée générale en guise d’interrogation : « En conclusion, un parc naturel régional pour l’Argonne ? et l’auditoire de répondre avec un bel enthousiasme et en chœur « OUI ! ». Ainsi se concluait la réunion statutaire débutée à 9h30 dans la halle champêtre du charmant village meusien de Rarécourt, sorti quasi-indemne de la grande Guerre et qui conserve un patrimoine bâti argonnais très intéressant. Son maire, Jacques Fagot dans son mot d’accueil, déclarait avec humour que Rarécourt, enclave indépendante entre Royaume et Empire, avait été longtemps un paradis fiscal qui lui avait valu le surnom de « Petit Monaco ». Aujourd’hui, le village ne compte plus que 200 habitants sur les 1000 qui y vivaient en 1900. Il possède le dernier four à faïence et le dernier moulin à coquins de la région, tous les deux, en parfait état.
De nouveaux enjeux au sein du « Grand-Est »
Aux côtés du Président Olivier Aymont, le maire de Rarécourt, les représentants des conseils départementaux de la Marne, de la Meuse et des Ardennes (Dominique Arnould) et Monsieur Christian Guirlinger, président de la commission environnement de la région « Grand Est », et également président du PNR de Lorraine.
Dans son rapport moral, Olivier Aymont, avec l’enthousiasme communicatif qu’on lui connaît, décrivit les enjeux nouveaux que l’étude de faisabilité en cours du PNR qui doit aboutir en 2017, devra relever. L’Argonne jusqu’alors chevauchait deux régions(la Lorraine et la Champagne-Ardenne). Elle appartient maintenant au « Grand est », cette nouvelle et vaste région structurée autour de métropoles importantes : Reims-Chalons, Nancy-Metz, Strasbourg qui risquent de faire oublier les territoires ruraux. Or l’Argonne a la chance d’être un territoire qui possède une véritable identité et donc en mesure d’élaborer un projet cohérent sur les bases suivantes :
-réunir les habitants, les acteurs, les collectivités autour d’objectifs communs
-valoriser toutes les ressources, toutes les potentialités en tout genre du territoire
-développer l’attractivité de l’Argonne aussi bien dans le domaine économique que dans celui du tourisme.
Il est urgent de créer une dynamique positive, de réduire les réticences, les craintes, de convaincre qu’un projet de développement durable sera porteur d’avenir et que pour le bâtir une véritable démarche participative est en marche.
« Notre chance, c’est l’Argonne ! » clamait en conclusion Olivier Aymont.
Un énorme travail a déjà été fait
L’étude de faisabilité, première étape d’une démarche qui en comporte 11 pour aboutir à la création espérée du parc naturel régional, s’élabore en étroite relation avec les services de l’Etat. Grichka Levy, chargé de mission et Marie Guimard assistante de communication, accompagnent et structurent le travail de nombreux bénévoles répartis dans 5 groupes de travail thématique. L’ animateur ou l’animatrice de chacun de ces groupes a rendu compte du travail réalisé en 2015 et annoncé les objectifs pour 2016.
-Liens avec les collectivités : Frédéric Mathias Par des réunions d’information, des rencontres, sa participation aux programmes leader qui couvrent le territoire, l’association cherche à convaincre les communes, les groupements de communes à adhérer au projet de PNR en devenant adhérentes. Aujourd’hui, 40 collectivités adhèrent, il faut en 2016, augmenter très nettement ce nombre. Adhésion ne signifie pas approbation globale du PNR, mais volonté de s’impliquer pour élaborer un projet partagé.
- Paysages et Patrimoines : Jean Louis Hingrat présente l’avancement de l’étude du paysage en prenant comme exemple la vallée de l’Aisne. Il montre ainsi tous les thèmes que recouvre une étude paysagère. L’ Argonne présente une belle variété de paysages avec peu de points noirs. En avril 2016, un premier document de travail, sera élaboré pour la globalité de l’Argonne. Cette étude paysagère constituera vraiment une « première » !
-La forêt : Danielle Joudrier Travail délicat de recollement de données dont il faut vérifier la fiabilité. Une première synthèse de ces données sera présentée le 26 avril 2016 à Clermont-en-Argonne. L’association renforcera en 2016 son implication dans les partenariats école-ONF-collèges-mairies dans le cadre d’actions nationales comme « Plus d’arbres, plus de vie »
-Agriculture : Jacques Fagot explique pourquoi la dynamique de projet a été fortement freinée. Les agriculteurs qui subissent une crise importante, qui dépendent des marchés mondiaux, qui redoutent toutes les contraintes et normes environnementales, envisagent avec réticence la création d’un PNR. La segmentation des organisations professionnelles ne favorise pas une démarche de projet. Et pourtant, il existe une identité paysagère : de l’herbe, du relief et une vocation à l’exportation. 85% des agriculteurs pratiquent « vertueusement » l’élevage. Les marchés de proximité ont un avenir limité du fait de l’éloignement des bassins de population. Par contre, la mise en place de filières d’excellence et de marchés courts, dans des projets transversaux avec d’autres acteurs, devraient restaurer la confiance dans les initiatives locales.
-Le tourisme : Jacques Thiercy le groupe a travaillé avec tous les acteurs du territoire à conforter « la destination Argonne » Un potentiel est inexploité (desserte par l’autoroute, le TGV), les séjours nature, de groupes, les week-ends pour les bassins de population proches, la clientèle internationale… ), l’accueil et l’hébergement qu’il faut renforcer, les projets d’itinérance douce comme par exemple autour du GR14 constituent des axes d’action. Une carte touristique de l’Argonne sera éditée dans les prochaines semaines et largement diffusée.
Une course de soutien au projet de PNR :
Romain un jeune sportif proposa alors son projet d’une course de 130km, à partager, qui irait de Belval-en-Argonne au sud, au Lac de Bairon au Nord et qui permettrait de populariser le projet de PNR. Cette idée reçut un accueil favorable de l’assemblée.
Renforcement de l’équipe des professionnels permanents :
En 2016 deux stagiaires du service civique, Anaïs Gaudillier et Camille David, auront en charge la promotion du projet de PNR Argonne auprès des collectivités, des associations, des habitants.
Rapport aux comptes :
Françoise Lozano, la trésorière de l’association a présenté le bilan 2015 qui dégage un résultat positif de 18534 euros affecté aux réserves de l’association. Elle a ensuite présenté le budget prévisionnel 2016 qui s’équilibre à hauteur de 88 250 euros.
Un double hommage :
Avant de clore les travaux de l’assemblée générale, riches par ailleurs en échanges, Olivier Aymont a affirmé qu’il ne fallait pas oublier, dans l’histoire d’une association, ce que furent ses débuts et ses fondateurs.L’assemblée s’associa naturellement à l’hommage rendu à Michel Bonnerave, maire de Chaudefontaine contraint au retrait pour raisons de santé et à James Duvin, un industriel, soutien précieux au projet, qui souhaite se ménager un peu compte tenu de son âge.
Ainsi se terminait dans l’émotion cette assemblée générale chaleureuse et optimiste.
Le lac de Bairon (photo l'An Vert, D.R.)
21:34 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : parc naturel régional, argonne, assemblée générale | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
La lecture de ce compte rendu fait du bien.
J'avoue que je n'y croyais plus à ce projet de PNR. Mais un verrou saute: la division en deux régions.
De plus, l'enthousiasme qui se dégage est prometteur.
Daniel
Écrit par : Doyen | 10/04/2016