Le pari ambigu de la coopération climatique (26/12/2015)

La conférence de Paris sur le climat, dite Cop 21, a été un succès diplomatique, mais ses implications réelles sur le terrain ne sont pas si évidentes. Une prise de conscience mondiale était attendue, elle est nécessaire, mais doit être prolongée par des mesures concrètes. Pour cela, il faut que le traité soit ratifié, ce qui peut prendre de longs mois. Il faut aussi que les engagements pris se traduisent dans les faits, et que les états aillent au-delà de ces engagements qui sont reconnus comme insuffisants pour atteindre l'objectif visé.

La douceur de ce mois de décembre ne préjuge pas à elle seule d'un réchauffement climatique. Mais des stations de ski sans neige et une température encore plus décalée en Russie que dans le reste du Monde donnent une (toute) petite idée de ce qui nous attend sans un changement radical de nos comportements.

Voici des extraits d'une analyse d'un blog du Monde Diplomatique sur la Cop21 :

L'adoption unanime d’un accord dans le cadre des Nations unies est suffisamment rare pour que la conférence de Paris marque un jalon dans l’histoire des relations internationales. Depuis le sommet de la Terre de 1992 à Rio, ce premier signe vraiment tangible d’une prise de conscience universelle constitue un encouragement tant pour la communauté scientifique que pour les mouvements sociaux qui ont montré le chemin aux décideurs.

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Incontestablement, l’accord de Paris  marque un point d’inflexion, le début de la fin d’une ère industrielle fondée sur l’exploitation de l’énergie fossile et sur des échanges écologiques inégaux entre les peuples. Aussi minimes et insuffisants soient-ils, les engagements de tous les Etats vont dans le même sens. Mais, il est des fins qui s’éternisent. Et des intérêts gigantesques qui ne manqueront pas de s’infiltrer dans la moindre brèche d’un texte qui donne un signal fort, mais n’apporte aucune garantie autre que la volonté des parties.

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Toutefois, le document se garde de fixer des objectifs précis pour les prochaines années — les plus cruciales —, ni même de date pour le « plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre », lequel devra être atteint dans les « meilleurs délais ». Il reconnaît par ailleurs que les contributions annoncées à ce jour par 188 pays « ne sont pas compatibles » avec cette ambition. Aussi devront-elles être révisées régulièrement, tous les cinq ans et toujours à la hausse, le premier rendez-vous étant pris en 2018.

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Les rares obligations mentionnées sont générales et ne désignent aucun engagement autre que global. Les Etats-Unis se sont battus jusqu’à la dernière minute pour imposer un conditionnel « should » (devrait) lorsque le texte évoquait par un « shall » (doit), une obligation jugée trop précise, en particulier celle incombant aux pays développés de « montrer la voie en assumant des objectifs de réductions des émissions ».

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