Affirmer que nous sommes, nous les plus radicaux (sic) de la Conf’, des « néos » sur des fermes aux « terroirs difficiles » et à « l’équilibre socio-économique précaire » paraît bien caricatural. C’est par choix, par passion, que nous avons voulu être paysans, éleveurs sur ces terroirs difficiles. Pour la plupart d’entre nous, nos fermes nous permettent de vivre grâce au choix de productions de qualité, parfois en bio et pour certains en circuits courts. Nous vivons de cette agriculture paysanne pour laquelle nous nous battons et que nous voulons laisser à nos enfants. Cela ne devrait-il pas interpeller les compagnons de route de la Confédération paysanne ? L’été, en alpage, nous gardons des troupeaux de 1 000, voire 2 000 moutons, mais cela ne fait pas de nous des Ramery – le promoteur de la ferme-usine des mille vaches. C’est méconnaître le métier de berger et d’éleveur que de laisser croire cela.
Certains nous accusent de nous tromper de combat, de ne pas être du bon côté ou, pire encore, d’être populistes. Pourtant, une rencontre de travail a eu lieu avec France nature environnement (FNE), des visites d’alpages s’organisent, la Conf’ participe à des débats sur les moyens de protection et à des discussions avec les écologistes politiques en région. Nous débattons, nous écoutons, nous invitons les partisans de la cohabitation à venir sur nos alpages, sur nos fermes, pour découvrir nos réalités, loin des idées reçues et des débats rhétoriques stériles. Et nous portons nos revendications : défendre les éleveuses et les éleveurs confrontés aux attaques de loups malgré la mise en place de moyens de protection. Nous n’avons cessé de contester le « plan loup » actuel en rappelant que les quotas de tirs ne changeraient rien. Alors, oui, être pour ou contre les loups n’est pas la question, mais défendre les éleveuses et les éleveurs en systèmes herbagers et pastoraux, c’est bien notre rôle de syndicat agricole. Cela ne devrait-il pas interpeller les compagnons de route de la Confédération paysanne ?
Loup au Parc Argonne Découverte (Photo L'An Vert DR)
Commentaires
le loup et les camions de la transhumance.
Ce n'est pas une fable. Elle ne serait pas drôle. J'ai assisté, dans le Mercantour,à une réunion, réunissant dans le parc national, des gardes, des partisans de la protection du loup et des éleveurs opposés. Parmi les arguments échangés, un m'a particulièrement interpelé.Les moutons qui meurent étouffés dans les camions de la transhumance sont bien plus nombreux que ceux qui périssent sous les crocs des loups. Rendre les transports des bêtes moins meurtriers semble pourtant un objectif relativement facile à atteindre.
Je ne veux pas réduire le débat soulevé légitimement par la confédération paysanne.Je remarque simplement que certains faits, en rapport avec le pastoralisme, sont rarement évoqués et je me demande pourquoi.
Écrit par : Coistia Michel | 14/12/2014