Le droit d’exprimer ses opinions pacifiquement, une responsabilité des pouvoirs publics (18/07/2014)
Le tribunal administratif de Paris, saisi par les organisateurs, a confirmé l'interdiction de la manifestation en faveur des droits du peuple palestinien.
Le "risque de trouble de l'ordre public" invoqué est une notion très subjective, puisqu'elle tend à préjuger d'une situation à venir. Dans de nombreux pays, dont Israël, se déroulent des manifestations de protestation contre l'intervention à Gaza . D'après Libération, François Hollande a déclaré : «Il ne peut pas y avoir d’importation du conflit en France, il ne peut pas y avoir des manifestations qui se font face et des risques pour l’ordre public».
Il vient d'assurer le premier ministre israélien de sa solidarité dans un communiqué repris par "L'Express" : François Hollande a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Selon un communiqué de l'Elysée, "il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza". Il contribue ainsi à "importer le conflit", en désignant un camp qui serait l’agresseur et l'autre une simple victime. L'expérience a démontré à plusieurs reprises que les expéditions punitives d'Israel ne règlent en rien le problème du conflit avec les Palestiniens, mais qu'elles contribuent plutôt à attiser les haines.
Le processus de paix qui était au point mort n'est pas prêt de se remettre en marche, mais qui souhaite vraiment la paix dans la région ?
Voici ci dessous un communiqué de la LDH au sujet de l'interdiction de la manifestation, communiqué publié avant l'arrêt du Tribunal Administratif.
Communiqué LDH
La décision du ministère de l’Intérieur d’interdire une manifestation en faveur des droits du peuple palestinien au motif « de ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France », après avoir autorisé la précédente, constitue une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle, et un déni de la réalité.
Exiger la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat souverain aux frontières, aussi sûres et reconnues que celles de l’Etat d’Israël, ce n’est pas importer un conflit, c’est inscrire la politique française dans les principes qu’elle prétend défendre.
Au moment où la liste des victimes civiles – même si le rappel de la prohibition absolue de tels actes envers toutes les populations civiles s’impose – s’allonge de manière effrayante, il ne sert à rien de tenter d’étouffer le sentiment de révolte que provoque l’intervention militaire israélienne contre la population de Gaza, sauf à vouloir un peu plus accréditer que le gouvernement a fait le choix partisan d’un camp.
La LDH entend rappeler avec force que le conflit israélo-palestinien ne peut conduire à assigner à résidence communautaire telle ou telle partie de la population. A ce titre, s’en prendre à des lieux de culte et aux croyants est inadmissible et doit être sanctionné.
En même temps, à en croire les comptes rendus de presse, les faits en cause ont fait l’objet d’un traitement judiciaire partial, en ne rendant pas compte du rôle de la Ligue de défense juive dans leur déroulement. La LDH a déjà eu l’occasion de s’étonner du traitement de faveur dont bénéficie cette organisation qui n’a jamais caché qu’elle se comporte, à l’encontre de la loi, en milice supplétive de certains partis politiques israéliens membres du gouvernement de M. Netanyahou.
C’est sur les pouvoirs publics que pèse, avant tout, la responsabilité de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement et dans le cadre des lois de la République. La paix civile comme le libre débat démocratique ne peuvent être préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.
Paris, le 18 juillet 2014
22:56 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : israel palestine, gaza, manifestation, hollande, ldh | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Les religions et les guerres, les guerres de religions.
La guerre et ses atrocités,les civils tués, blessés, mutilés. Les guerres civiles ou non ne sont pas condamnés par les églises. L'étourdissant silence des autorités religieuses doit questionner chacun d'entre nous et les croyants plus encore!.Les images des pasteurs allemands et des prêtres catholiques bénissant les soldats partant au front en 1914 sont dans tous les esprits.La bénédiction des engins de guerre, aussi! Mais les religions sont souvent la cause de guerres abominables.L'église orthodoxe russe soutient les séparatistes et leurs actes violents en Ukraine, les chrétiens massacrent à la machette les musulmans en Centre Afrique et réciproquement, les Sunnites veulent exterminer les Chiites en Iran, en Afghanistan , une épuration des chrétiens d'Orient est en cours en Irak, Syrie, Egypte,le judaïsme des extrémistes religieux israéliens soutient et encourage même le martyr du peuple palestinien sous toutes ses formes, et je pourrais, tristement, prolonger longuement cette liste.La religion peut donc engendrer la haine, la violence, elle peut inspirer comme en Irlande les crimes les plus odieux.Les hommes sont les hommes mais ne pouvait-on pas espérer que leurs idéaux religieux les conduisent à la sagesse et au respect des autres, les amènent à refuser la haine, la violence?Les religions ne délivrent pas de signes d'espérance mais tout au contraire sèment souvent le pire,exacerbent en les justifiant parfois, les tendances les moins honorables des hommes. Comment croire aujourd'hui?Allez voir l'ultime film de Ken Loach " Jimmy's Hall" "qui passe aux Tourelles à partir de mercredi. Il participe à cette réflexion.
Écrit par : Michel Coistia | 19/07/2014